Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8786

Correspondance : année 1773GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 325).
8786. — À M. TABAREAU[1].
17 mars.

Mon cher ami, je crois, Dieu me pardonne, que je suis encore en vie ; en ce cas, je vous prie d’envoyer un exemplaire de mon petit factum à M. de La Harpe.

Je persiste à vous dire que M. de Morangiés s’est bien mal conduit dans toute cette affaire, depuis le premier pas jusqu’au dernier, et je serai bien étonné s’il ne succombe pas. Votre lettre de change sur lui est-elle considérable ?

Plusieurs personnes me mandent que mon mémoire les a convaincues de l’innocence de M. de Morangiés, et qu’il perdra son procès. Je crois avoir gagné le mien contre l’avocat Lacroix ; mais je voudrais l’avoir perdu, et que M. de Morangiés gagnât le sien.

À l’égard de l’édition des Lois de Minos, le maraud de Valade soutient toujours qu’il a imprimé sa détestable rapsodie sur l’édition de Genève ; et M. de Sartines l’a cru, quoique l’édition de Genève ne soit point encore achevée, et qu’elle soit absolument différente. Rien ne réussit aux gens qui sont loin.

Voulez-vous bien avoir la bonté de faire parvenir l’incluse à son adresse ?

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.