Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8708

8708. — À M. D’ÉTALLONDE DE MORIVAL.
12 décembre.

Un vieux malade de quatre-vingts ans a reçu, monsieur, votre lettre du 23 de novembre, et sur-le-champ j’ai remercié le roi de Prusse de ce qu’il voulait bien penser à vous. J’ai pris la liberté de lui dire combien vous méritez d’être avancé[1], et que sa gloire est intéressée à réparer les abominables injustices qu’on vous a faites en France. Le mot d’injustice même est trop faible ; je regarde cette atrocité comme un grand crime, et tous les hommes éclairés pensent comme moi.

Je suppose que vous m’avez écrit par la voie de M. Rey d’Amsterdam. Je me sers de la même voie pour vous répondre, et pour vous assurer que vous me serez toujours cher par votre malheur et par votre mérite. Permettez-moi de ne point signer, et reconnaissez-moi à mes sentiments.

  1. Lettre 8704.