Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8663

Correspondance : année 1772GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 203).
8663. — À M. MARIN.
À Ferney, 30 octobre.

Vous vous intéressez, mon cher ami, à M. de Morangiés : il me mande du 21 qu’il est résolu à s’aller mettre lui-même en prison, puisqu’on y a mis le chirurgien Ménager. Vous m’écrivez du 25 qu’on le dit à la Conciergerie. Cette démarche est triste, mais elle est d’un homme sûr de son innocence. Au reste, il est bien étrange que le comte de Morangiés soit emprisonné, et que Du Jonquay soit libre. Je vous supplie de lui faire parvenir sûrement cette lettre, quelque part où il soit. Je m’intéresse infiniment à cette affaire. Elle est capable de faire mourir de chagrin le père de M. de Morangiés, et M. de Morangiés lui-même. Il faudrait qu’il ne me cachât rien. Cela est plus important qu’il ne pense. Je me trouve en état de le servir, et j’ai encore plus de zèle[1].

Mon gros doyen[2] n’est pas aisé à convaincre. Il commence pourtant à se convertir. Il a l’esprit et le cœur justes.

Je vous prie de lire ce que j’écris à M. de Morangiés, et de le cacheter.

Nous parlerons une autre fois de Ninon[3] et de Minos[4].

  1. Ici est insérée dans Beuchot la lettre 8657.
  2. Mignot.
  3. C’est-à-dire de la comédie du Dépositaire, dont Ninon est le principal personnage.
  4. La tragédie des Lois de Minos. — Dans Beuchot, on trouve ensuite cinq lignes qui font partie de la lettre du 18 novembre, ci-après.