Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8191

Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 339).
8191. — DU CARDINAL DE BERNIS.
Rome, le… janvier.

Je ne suis ni cruel ni barbare, mon cher confrère ; mais je ne veux pas donner à vos horlogers des correspondants infidèles. Le commerce n’existe pas à Rome. Notre consul n’oserait vous indiquer un seul marchand dont il pût répondre. Je vous ai déjà fait part des motifs de mon silence : la négligence ni l’oubli n’y ont eu aucune part. Je sais qu’on a parlé de moi. Je suis très-flatté que le public y pense encore ; mais je m’estime très-heureux de ce que la cour n’y pense point du tout. Continuez à prouver que vous êtes véritablement philosophe par votre bonne santé. Vous l’avez prouvé par vos écrits. Vous savez, mon cher confrère, que je vous aime presque autant que je vous admire.

Je viens de recevoir votre lettre plus douce du 11.