Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8136

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 296).
8136. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU.
À Ferney, 21 décembre.

Eh, mon Dieu ! je ne sais plus si j’ai demandé à mon héros sa protection auprès de l’empereur de la Chine. En tout cas, voici mon placet que je lui présente[1].

Les meurtriers du chevalier de La Barre et du lieutenant général Lally sont donc un peu humiliés ; mais le sang en est-il moins répandu, et est-ce là une satisfaction ?

Je souhaite à mon héros une bonne année de 1771. Ma bonne année sera celle de sa première gentilhommerie de la chambre en exercice, supposé que je sois alors en vie, ce que je ne crois pas.

On dit que l’Américain[2] de Mlle Clairon n’a pas extrêmement réussi ; mais on espère qu’il réussira.

Je me mets aux pieds de mon héros.

  1. Épître au roi de la Chine, tome X, page 412.
  2. Larive ; voyez lettre 8117.