Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8123

8123. — À M. DUPATY,
avocat général du parlement de bordeaux[1].
15 décembre.

Monsieur, le jour que j’appris votre étrange malheur, on imprimait à Genève des Questions sur l’Encyclopédie, et je mis vite, au troisième volume, page 144, votre nom[2] à côté de celui du chancelier d’Aguesseau ; c’est-à-dire que je fis cet honneur à ce magistrat, qui n’était pas, comme vous, philosophe et patriote.

Je voudrais bien savoir comment on peut s’y prendre pour mettre ce livre à vos pieds, car rien ne passe. Pour cette lettre, elle passera, et elle vous dira, monsieur, que si mon âge de soixante-dix-sept ans et mes maladies m’empêchent de venir vous parler d’Henri IV et de vous, rien ne m’empêchera de vous assurer du zèle, de l’estime, et du respect de votre très-humble, etc.

  1. Voyez tome XLVI, page 295. Dupaty venait de sortir de prison (voyez lettre 8107), où il avait été mis pour avoir rédigé un arrêté du parlement de Bordeaux contre les actes du chancelier Maupeou.
  2. Voyez tome XVIII, page 16.