Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8084
8084. — À M. CHRISTIN[1].
16 novembre.
Mon très-cher petit philosophe, la Saint-Martin est passée sans que le procès des tyrans et des esclaves ait été rapporté. J’écris à M. l’avocat général Seguier pour le prier de vouloir bien communiquer à M. Cherry son plaidoyer et ses conclusions, suivant lesquelles lesdits tyrans de Saint-Claude furent condamnés, il y a dix ans, dans un cas à peu près semblable. Il affirmait dans son discours qu’il n’y a plus d’esclaves en France, et c’est la jurisprudence du parlement de Paris. C’est ce que je représente de toutes mes forces au ministère. Dites bien à vos chers esclaves que je travaillerai pour eux jusqu’au moment de la décision, et qu’il faut absolument qu’ils soient libres.
Je vous embrasse de tout mon cœur.
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.