Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8036

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 210).
8036. — À M. NECKER.
À Ferney.

Présentez, mon cher philosophe, je vous en supplie, mes respects et mes remerciements à la belle philosophe[1] qui vous a écrit en ma faveur. Dites-lui que ce cœur, qui est couvert d’une peau assez mince, et que M. Pigalle a laissé entrevoir comme derrière un rideau d’étamine jaune, est entièrement à elle. Je le lui dirai sans doute moi-même, dès que je pourrai écrire. En attendant, suppliez-la de me permettre d’être de la communion de Cicéron, qui examinait les choses et qui en doutait. Plus j’avance en âge, et plus je doute. Mais ne doutez, je vous prie, ni de la sincère estime ni de la véritable amitié du vieux malade de Ferney.

  1. Mme d’Épinai.