Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8023

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 197).
8023. — À M. LE COMTE DE LA TOURAILLE.
Ferney, 15 septembre.

M. Dorat, monsieur, m’a galvaudé deux fois[1] sans que je lui en aie donné le moindre sujet je lui ai pardonné deux fois. Comme je me meurs, et que je veux mourir en bon chrétien, s’il me fait une troisième algarade je lui pardonnerai pour la troisième, parce que je trouve qu’il a beaucoup de talents et de grâces ; mais ne lui en dites mot, parce que je ne veux pas qu’on sache jusqu’à quel point je pousse les bonnes œuvres.

Si la maladie qui me tient me fait partir, recevez les adieux de votre très-humble et très-obéissant serviteur.

  1. Dans son Avis aux sages du siècle (voyez la note, tome XLIV, page 555), et dans une épigramme en réponse à celle de La Harpe (voyez tome XLV, page 312), que Dorat croyait de Voltaire.