Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8024

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 198).
8024. — DE MADAME LA DUCHESSE DE BRUNSWICK.
Berlin, le 15 septembre.

Je ne possède point, monsieur, l’heureux talent de faire des vers ; faute de cet avantage, j’espère que vous voudrez recevoir mes remerciements en prose pour votre billet obligeant. Je regrette de ne pouvoir profiter de votre conversation. L’esprit, le savoir, l’enjouement, et la gaieté, sont des dons qui vous sont si naturels qu’ils ne peuvent que contribuer aux charmes de la société. Cependant, monsieur, si avec toutes ces richesses d’esprit il y avait encore un souhait à faire, ce serait que votre corps cacochyme, comme vous l’appelez, fût plus en état de se produire ; et que, jouissant de votre entretien, j’eusse en même temps la satisfaction de vous témoigner combien j’estime vos ouvrages, et avec quelle distinction je les admire.

Charlotte.