Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7662

Correspondance : année 1769GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 446-447).
7662. — À M. TABAREAU[1].
13 septembre 1769.

Je ne vous appellerai plus mon cher ami, puisque vous m’appelez monsieur. Mais je prie instamment votre raison, votre zèle pour la bonne cause et vos bontés pour moi, de confondre le fanatisme des sots et d’enhardir la timidité des sages.

On me mande que les Guèbres doivent être joués à Fontainebleau, mais j’en doute beaucoup. Tout ce que je sais certainement, c’est qu’un de mes amis doit en parler avec vigueur à M. de Sartines. Il doit le prévenir sur le dessein de représenter la pièce à Lyon, afin que les fanatiques de Paris aient moins de prétextes pour crier. Je pense qu’il suffira que M. de Sartines vous mande qu’il ne s’oppose point aux spectacles que vous donnez dans votre ville, et qu’il s’en remet au goût et à la volonté de vos magistrats.

Je demandais le nom d’un médecin de Lyon pour avoir un prétexte de faire un petit voyage, en cas qu’on joue les Guèbres. Comme je suis toujours malade, le prétexte est valable. La véritable raison était de venir vous embrasser.

Je pourrais comme un autre vous dire, monsieur, que je suis votre très-humble et très-obéissant serviteur ; mais j’aime bien mieux être votre ami.

Voici un exemplaire[2] où il se trouve des changements qui n’étaient pas dans l’autre.

  1. Éditeurs, Bavoux et François.
  2. Des Guèbres.