Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6504

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 429).

6504. — À M.  DAMILAVILLE.
15 septembre.

Ce petit billet, pour M.  de Beaumont, vous mettra au fait de tout ce qui concerne M.  Chardon.

Je crois que l’affaire ira bien, sous la protection de MM. les ducs de Chioiseul et de Praslin, de M.  et de Mme  d’Argental, et de Mme  la duchesse d’Enville.

Les philosophes se remettront en crédit, en prenant hautement le parti de l’innocence opprimée : ils rangeront le public sous leurs étendards.

Pourquoi M.  Tonpla ne ferait-il pas ce petit voyage ? Cela serait digne de lui ; il aurait le plaisir du mystère ; ce serait Antoine qui irait voir Paul.

Pour chasser toutes mes idées tristes, j’ai eu l’insolence de faire venir chez moi toute la troupe comique de Genève ; elle est excellente, elle a joué Henri IV, et Annette et Lubin ; le nom seul de Henri IV m’émeut, et fait la moitié du succès. J’ai eu aussi le Roi et le Fermier, avec Rose et Colas[1] : cela a été joué supérieurement : il y a surtout une actrice excellente qui ferait les délices de Paris.

Mais, après ces fêtes brillantes, je songe aux horreurs de ce monde ; je songe aux infortunés, et je retombe dans ma tristesse ; Notre amitié me console plus que les fêtes. Écr. l’inf…

  1. Voyez lettre 6499.