Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6385

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 326-327).
6385. — À M.  DAMILAVILLE.
4 juillet.

C’est un grand hasard, mon cher frère, quand je peux écrire un mot de ma main. J’ai plus de plaisir à vous écrire mes pensées qu’à les dicter ; il me semble qu’alors le commerce en est plus intime. Je vous recommande plus que jamais la cause de ces infortunés Sirven, qui ont le malheur d’être venus trop tard pour exciter le zèle du public, mais qui enfin seront secourus et justifiés. Nous voici dans ce mois de juillet où vous m’avez fait espérer le mémoire du prophète Élie. Il n’a point à travailler à présent au triste procès de M.  de La Luzerne : c’est une affaire d’enquête et d’interrogatoire. Du moins on m’a dit qu’à présent le ministère d’un avocat était inutile. Si cela est vrai, je vous conjure de plaider la cause des Sirven devant Élie.

Je vous prie d’envoyer à frère Grimm ce petit billet[1].

Je vous avais déjà dit que j’avais vu frère Bergier et plusieurs autres frères. La paix soit sur eux. Avez-vous vu la préface du roi de Prusse ? C’est dommage qu’il débute par la plus lourde bévue[2].

L’enchanteur Merlin peut-il corriger la sienne ? Cet enchanteur n’entend pas le latin.

Je vous prie, mon cher frère, de pardonner à un vieux malade s’il n’écrit ni plus ni mieux.

  1. Il est perdu.
  2. Voyez lettre 6414.