Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 5961

Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 504-505).

5961. — À M.  LE DOCTEUR TRONCHIN[1].
25 mars.

Mon cher Esculape, vous qui connaissez les âmes comme les corps, vous n’avez que trop raison quand vous me mandez que sept cent mille têtes absurdes l’emporteront sur cinquante têtes bien faites. Je conclus qu’il faut augmenter tant qu’on peut le petit troupeau, afin qu’on soit moins en proie à la horde immense des sots. On gagne tous les jours quelques âmes ; il ne faut pas se rebuter.

Jean-Jacques met le comble à ses insolences et à sa folie ; il espère toujours rentrer chez vous par la brèche ; je ne crois pas qu’il y parvienne.

Voulez-Tous bien avoir la bonté de dire à Mme  de Gourgues combien je m’intéresse à sa santé, et de lui présenter mon respect ? Je vous embrasse bien tendrement, mon très-cher Esculape.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.