Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5697

Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 261).

5697. — DE M. D’ALEMBERT.
30 juin.

Cette lettre, mon cher et illustre confrère, vous sera remise par M. Desmarets[1], homme de mérite et bon philosophe, qui désire de vous rendre hommage en allant en Italie, où il se propose des observations d’histoire naturelle qui pourraient bien donner le démenti à Moïse. Il n’en dira mot au maître du sacré palais ; mais si par hasard il s’aperçoit que le monde est plus ancien que ne le prétendent même les Septante, il ne vous en fera pas un secret. Je vous prie de le recevoir et de l’accueillir comme un savant plein de lumières, et qui est aussi digne qu’empressé de vous voir. Adieu, mon cher et illustre confrère ; je vous embrasse de tout mon cœur, et je voudrais bien partager avec M. Desmarets le plaisir qu’il aura de se trouver avec vous.

  1. Nicolas Desmaret, né en 1725, mort en 1815, géologue distingué, membre de l’Institut (académie des sciences).