Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5574

Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 139).

5574. — À M. L’ABBÉ IBRAILH[1].
Au château de Ferney, 24 février.

J’attendais, monsieur, pour vous remercier de votre livre[2], que je l’eusse reçu et lu ; on ne me l’a remis que depuis trois jours. Il est heureusement arrivé par la diligence de Lyon, a l’adresse de M. Camp-Berugnier[3].

J’étais impatient de m’instruire dans cet ouvrage. Je vois que vous y avez habilement développé des faits importants. Il était en effet essentiel d’approfondir les droits de la Bretagne.

C’est une matière un peu délicate que la discussion des privilèges d’une province. Vous avez rempli cet objet a la satisfaction de vos lecteurs. Les liseurs de brochures n’en sentiront peut-être pas tout le mérite ; mais votre ouvrage intéressera toujours les vrais amateurs de l’histoire.

J’ai l’honneur d’être, avec toute l’estime qui vous est due, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. L’Histoire de la réunion de la Bretagne à la France. L’abbé. Irailh, prieur-curé de Saint-Vincent, dans le Diocièse de Cahors, avait déjà publié en 1764, les Querelles littéraires depuis Homère jusqu’à nos jours. Il est aussi l’auteur d’un drame en cinq actes, Henri IV et la Marquise de Verneuil. Il est mort en 1794.
  3. Banquier, à Lyon.