Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4260

Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 540-541).

4260. — À MADAME D’ÉPINAI.
20 septembre.

Mille actions de grâces à ma belle philosophe. Nous marions demain Montpéroux à Ferney, et nous avons imaginé une excellente façon de dire la messe. Nous jouâmes avant-hier Alzire, nous jouons demain Tancrède. Mme Denis est devenue Clairon. Le duc de Villars forme nos acteurs. Il nous est venu un philosophe très-aimable[1] qui a fait cent cinquante lieues pour venir se mettre au fait. Nous l’avons ferré à glace ; il en ferrera d’autres quand il sera de retour. Ma chère philosophe, je vous recommande l’infâme ; il faut lui fermer la porte des honnêtes gens, et la laisser dans la rue, où elle est fort bien. Ma chère philosophe, mille respects à tous vos amis. Ah ! Épinai, pourquoi êtes-vous si loin des Délices ?

  1. Le marquis d’Argence de Dirac ; voyez page 182.