Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4041

Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 295-296).

4041. — À M. JEAN SCHOUVALOW.
Aux Délices, 5 février.

Monsieur, c’est pour dire à Votre Excellence les mêmes choses que je lui disais dans ma dernière lettre, écrite il y a huit jours, et adressée par Vienne, sous l’enveloppe de M. le comte de Kaiserling[1], conseiller aulique ; c’est pour vous renouveler mon étonnement et mon affliction de n’avoir aucune nouvelle des paquets envoyés depuis plus de quatre mois[2]. Je ne peux cependant imaginer que les paquets aient été interceptés. Il me semble que les chemins sont libres par la voie de Vienne, et que vos troupes victorieuses assurent la liberté des courriers par la Pologne. Mon plus grand chagrin est que ce retardement de l’arrivée des deux paquets envoyés à M. de Kaiserling, pour Votre Excellence, retarde les travaux que j’avais entrepris pour vous plaire.

Je me faisais d’autant plus de plaisir de célébrer votre nation et votre ministère dans l’Histoire de Pierre le Grand que l’un et l’autre sont cruellement outragés dans le nouveau livre dont j’ai eu l’honneur de vous parler en ma dernière lettre envoyée par la voie de Vienne.

Quoi qu’il arrive, j’attendrai vos ordres avec le plus grand empressement de leur obéir. V.


  1. Une lettre du 14 mai 1761 lui est adressée.
  2. Voyez la lettre 3940.