Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4040

Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 294-295).

4040. — À MADAME D’ÉPINAI[1].

Ma chère philosophe, je vous supplie instamment d’engager M. d’Épinai à faire rendre ce service important à la province et à nous.

Il y a sans doute un plus important service à rendre, c’est de s’accommoder avec la province pour le sel et tous autres menus droits.

Une compagnie offre de donner aux fermes générales environ cent mille écus. Il est constant que les fermes du roi ne tirent pas deux mille six cents livres par an, tous frais faits, du pays de Gex. Ils ont quatre-vingts commis qui absorbent tout le profit. Ces commis supprimés, il reste tous les bureaux sur les chemins de Lyon, de Franche-Comté et de Bourgogne, dans des postes inaccessibles qu’on peut renforcer encore. Ce qu’on propose est le bien des fermes du roi encore plus que de la province.

Si M. d’Épinai veut se charger de venir traiter avec nous, il sera reçu comme un libérateur. Voilà ce que nous espérons de plus consolant, en cas que vous vouliez bien être du voyage. Vous viendrez répandre ici des bienfaits, comme vous êtes accoutumée à y répandre des agréments ; vous reverrez un pays où vous êtes adorée ; tout notre bonheur viendra de vous. Une autre fois je vous parlerai Encyclopédie ; mais aujourd’hui je ne suis que citoyen d’un pays malheureux que j’ai pris en affection, et pour lequel je vous demande vos bontés. V.

  1. C’est d’après une copie de bonne source que je fais une lettre à part de ce qui a été donné comme faisant partie de la lettre du 30 janvier, et qui doit l’avoir suivie de très-près, (B.)