Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2935

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 393-394).

2935. — À M. DARGET.
Aux Délices, près de Genève, 13 juin 1755.

Il faut encore vous reparler, mon ancien ami, de ce diable de manuscrit. Tout le monde sait dans Paris que c’est votre beau-frère qui l’a apporté. M. le duc de La Vallière me mande qu’on lui en a offert un exemplaire pour mille écus. Quelles tristes circonstances pour votre beau-frère, pour vous-même, et surtout pour moi ! On a chargé de cet exemplaire un nommé Grasset. Je vous conjure d’écrire à votre beau-frère.

Engagez-le, par tous les motifs qui vous touchent, à retirer les exemplaires qui lui ont échappé, ou du moins à indiquer à qui je dois m’adresser. Je ne sais si je dois écrire au prince Henri, J’attends sur cela vos conseils, quoique le temps presse. Vous êtes au fait, je vous prie de m’y mettre[1]. Votre cœur vous dit quelle est ma triste situation. Tout cela ne contribue pas à guérir un vieux malade. J’attends de vous ma consolation. Je vous embrasse de tout mon cœur.

  1. Voyez la réponse de Darget sous le n° 2949.