Correspondance de Voltaire/1745/Lettre 1696
Je n’aurais pas été longtemps fâché, monsieur, que mes papiers eussent vu le jour, s’ils ne l’avaient dû qu’à l’estime que vous en faisiez ; mais puisqu’ils paraissaient sans votre aveu et avec les défauts que vous leur connaissez, il vaut beaucoup mieux, sans doute, qu’ils soient encore à notre disposition. Je ne regrette que la peine qu’on vous a donnée pour une si grande bagatelle[1].
Mon rhume continue toujours avec la fièvre, et d’autres incommodités qui m’affaiblissent et m’épuisent. Tous les maux m’assiégent. Je voudrais les souffrir avec patience, mais cela est bien difficile. Si je puis mériter, monsieur, que vous m’accordiez une amitié bien sincère, j’espère qu’elle me sera grandement utile, et fera, tant que je vivrai, ma consolation et ma force.
- ↑ La lettre à laquelle Vauvenargues répond manque au recueil. Dans cette lettre, qui avait dû se croiser en route avec la précédente, Voltaire lui annonçait sans doute qu’il était temps encore d’arrêter la publication des Réflexions critiques. (G.)