Correspondance de Voltaire/1744/Lettre 1670
Correspondance de Voltaire/1744
1670. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
À Cirey, août.
Eh bien ! mes chers anges, tandis que vous y êtes, crayonnez encore cette guenille[1], et ne me laissez faire rien de médiocre. Quand vous en serez contents, ne la lisez et ne l’envoyez qu’à vos amis. Je crois que M. de Chauvelin[2] ne sera pas mécontent de la manière dont j’y traite messieurs des Alpes ; mais je voudrais qu’on fût aussi un peu satisfait à Metz[3].
S’il est bien vrai que le roi ait dit de lui-même que l’ode de Mme Bienvenu était trop mauvaise pour être de moi, nous sommes trop heureux. Nous avons un roi qui a du goût. Il faut donc que ceci lui plaise ; mais j’ai peur d’avoir raison de lui dire :
Que vous êtes heureux de ne nous jamais lire[4] !
J’attends ma Princesse, et je me recommande à vos bontés.
- ↑ Voyez, tome IX, le poëme Sur les Événements de l’année 1744, lequel commence ainsi : Quoi ! verrai-je toujours des sottises en France !
- ↑ C’était probablement le chevalier de Chauvelin, nommé brigadier d’infanterie le 2 mai 1744 ; maréchal de camp, le 12 juillet 1746 ; et lieutenant général, en 1749 plus connu sous le titre de marquis de Chauvelin. Voyez la lettre que Voltaire lui adressa le 6 novembre 1759. (Cl.)
- ↑ Louis XV, arrivé à Metz le 4 août 1144, y était tombé malade le 8. Voyez, tome XV, le chapitre xii du Précis du Siècle de Louis XV.
- ↑ Voyez, tome IX, les variantes du poëme Sur les Événements de l’année 1744.