Correspondance de Voltaire/1734/Lettre 390
Correspondance de Voltaire/1734
390. — Á M. DE MAIRAN[1].
Du 1er février 1734.
Monsieur, Adélaïde et moi nous sortons de l’agonie. Voilà pourquoi je n’ai pu encore vous remercier du beau présent dont vous m’avez honoré[2]. Je voulais l’avoir lu avant de vous remercier ; mais pardonnez à un mourant, qui touchait à son dernier crépuscule, de n’avoir point vu votre aurore.
Pardon si je fais des pointes ; je viens de lire deux pages de la Vie de Marianne[3].
Je vais me mettre demain à vous étudier et à vous admirer. Je vous devrai mon instruction et mon plaisir. Vos livres sont comme vous, monsieur, sages, instructifs et agréables. Heureux qui peut ou vous lire ou vous entendre ! Vous n’avez point de plus zélé admirateur ni de plus tendre et respectueux serviteur que V.
- ↑ J.-J. Dortous de Mairan, né en 1678, mort en 1771, le 20 février, fut reçu à l’Académie des sciences en 1718, et à l’Académie française en 1743. (Cl.)
- ↑ Le Traité physique et historique de l’aurore boréale, 1733, in-4o. (B.)
- ↑ La seconde partie de ce roman, que Marivaux n’a jamais achevé, venait de paraître in-12. (Cl.)