Correspondance de Voltaire/1734/Lettre 389

Correspondance de Voltaire/1734
Correspondance : année 1734GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 406-407).
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389. — Á MADAME LA DUCHESSE D’AIGUILLON[1].

Vous ne voulez être ni Vénus ni Minerve. Vous avez raison, c’est le vieux monde ; et Paris vaut bien l’Olympe, quand vous y êtes revenue bras dessus, bras dessous avec la jeunesse et la beauté. Donc je ne rimerai plus pour vous avec le dictionnaire du Parnasse.

Tout s’en va, même l’amour. Je crois que vous le cachez dans votre oratoire. Il y a bien longtemps que je n’ai entendu ses chansons.

Philosophe autant qu’on peut l’être,
En poursuivant la liberté,
Je regrette l’amour, mon maître,
Dure et douce captivité.

Ail ! madame, rendez-moi mon maître !

  1. Dernier Volume, etc., 1862.