Correspondance de Voltaire/1724/Lettre 119

Correspondance de Voltaire/1724
Correspondance : année 1724GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 117).
◄  Lettre 118
Lettre 120  ►

119. — À MADAME LA PRÉSIDENTE DE BERNIÈRES.

Paris, 16 août 1724.

J’arrivai hier à Paris, et logeai chez le baigneur, où je suis encore ; mais je compte profiter demain de la bonté que vous avez de me prêter votre appartement ; le mien ne sera prêt que dans huit à dix jours au plus tôt. Je suis obligé de passer ma journée avec des ouvriers qui sont aussi trompeurs que des courtisans : c’est ce qui fait que j’irai très-volontiers à Fontainebleau, et que j’aimerai tout autant être trompé par des ministres et par des femmes que par mon doreur et par mon ébéniste. Puisque vous savez mes fredaines de Forges, il faut bien vous avouer que j’ai perdu près de cent louis au pharaon, selon ma louable coutume de faire tous les ans quelque lessive au jeu.