Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1875

Louis Conard (Volume 8p. 289-290).

1875. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, vendredi soir, 29 août 1879.
Mon Loulou,

Je commence par te donner deux bécots. Voilà l’essentiel.

Ton Vieux a été hier soir trempé comme une soupe, mouillé jusqu’aux os, à ne pas remettre mes habits. Grâce au beau temps, sans doute, mon rhumatisme ne s’est pas révélé.

Toute la journée s’est passée en courses et je tombe sur les bottes. Je suis rentré trop tard pour aller dîner chez la bonne Princesse.

[…] Comme distraction j’ai passé trois heures ce matin à corriger des épreuves de l’Éducation sentimentale et je viens d’en recevoir d’autres. Charpentier se réveille. L’Éducation paraîtra au commencement d’octobre, comme Salammbô.

Que dis-tu du Moscove qui veut s’en aller jusqu’au fond de la Scythie pour obtenir le silence du cabinet (sic) ? Il ne peut pas travailler à Paris ! Il croit retrouver son génie dans l’air natal.

Il est convenu entre lui et Mme Adam que je corrigerai un récit qu’il destine à la Nouvelle Revue, le journal de Juliette Lamber, dont le premier numéro doit paraître en octobre. Je viens de voir ladite, qui a été extrêmement gracieuse et me demande mon roman. Si elle m’en donne un bon prix, je ne refuse pas « d’acquiescer » à son désir.

[…]

[Je t’embrasse tendrement.]

Vieux.