Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1854

Louis Conard (Volume 8p. 268-269).

1854. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Vendredi soir [1879].
Ma chère Princesse,

Je vous remercie des encouragements contenus dans votre dernier billet, reçu ce matin. Je les ai envoyés à ma nièce ; ils lui feront plaisir.

Un aveu : j’ai passé à Paris la soirée d’avant-hier et la matinée de jeudi et je n’ai pas été vous voir ! Mon cœur vous a envoyé une bonne pensée en frôlant le bout de la rue de Berri.

J’avais été appelé là-bas, immédiatement, pour une affaire que je vous expliquerai. Mon escalier m’a donné un mal de cinq cents diables à grimper. Je n’ai été libre qu’à onze heures du soir ; l’heure et mon costume m’interdisaient l’entrée de votre maison. Puis, le lendemain, j’ai été voir mon frère, que je crois un homme perdu. Ce sera un deuil. Encore un chagrin.

Mais dans une quinzaine, à moins que la terre n’écroule d’ici-là, j’aurai quelques bons moments, puisque je vous verrai.

En attendant je vous baise la main, Princesse, et suis toujours et le plus profond

Vôtre.