Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1853

Louis Conard (Volume 8p. 267-268).

1853. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, 3 juin 1879.

Quel froid et quel rhume ! C’est plutôt une grippe ! Je n’en peux plus de fatigue et, bien que je dépense des sommes folles en voiture, mon pied enfle. Bref, ça ne va pas. Aussi n’irai-je point, demain, dîner chez Mme Adam. Je crois que je resterai toute la journée au coin de mon feu. Il m’a fallu acheter du bois.

Pour tous les jours de la semaine, j’ai des invitations à dîner, et déjà deux pour la semaine prochaine.

Je viens de faire des courses depuis 9 heures du matin. Je rentre et il en est 4. Aussi, vais-je piquer un chien.

Tu auras des articles, sois sans crainte. Charpentier se charge de trois journaux, Guy de deux, etc. Du reste, ton œuvre a du succès. Je n’ai pas encore vu Florimont, mais c’est de ma faute : je m’étais trompé d’adresse et je l’ai manqué. Je l’attends chez moi demain ou après-demain.

Je suis bien attristé par des avaries advenues à mon Bouddha. Un coin du piédestal est brisé, et une aile des bras partie. Où est le morceau ?

Il me semble que j’avais laissé ici une paire de pantoufles en maroquin rouge toute neuve. Si je me suis trompé, qu’Ernest m’apporte la moins vieille paire des deux paires rouges situées sur ma planche, dans ma chambre à coucher.

Vieux

bien éreinté.