Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 7/1622
1622. À ERNEST RENAN.
[Croisset], mercredi. [13 décembre 1876.]
Mon Cher Renan,
Je ne résiste pas au besoin de vous remercier pour l’enthousiasme où m’a jeté votre Prière sur l’Acropole. Quel style ! quelle élévation de forme et d’idées ! Quel morceau !
Je ne sais s’il existe en français une plus belle page de prose. Je me la déclame à moi-même, tout haut, sans m'en lasser. Vos périodes se déroulent comme une procession des Panathénées et vibrent comme de grandes cithares. C’est splendide !
Je suis sûr que le bourgeois (pas plus que la bourgeoise) n’y comprend goutte ! Tant mieux ! Moi, je vous comprends, vous admire et Vous aime. Votre…