Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 7/1609

Louis Conard (Volume 7p. 347-348).

1609. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, 15 septembre 1876.

« Je suis affamée de ces questions-là. »

Ce mot de ma pauvre fille m’a charmé tout à l’heure. Mais mon maître Pouchet n’est pas à Paris, de sorte que je ne sais à qui m’adresser. Je crois d’ailleurs que tu demandes une chose bien difficile. Pour comprendre la physiologie, il faut d’abord savoir l’anatomie. Quand je serai revenu près de toi, j’irai consulter Pennetier. Je doute qu’il existe des manuels de physiologie clairs et nouveaux. C’est une science qui ne fait que de naître.

Mesure une des couches de la chambre à deux lits pour voir si le Moscove peut y coucher. Bouilhet y couchait bien, mais Tourgueneff est beaucoup plus grand. Il faut comparer cette couche avec la mienne ; si elle est trop petite, il habitera ma chambre. En mettant une seconde cuvette sur la seconde table, nous serons bien.

La première de Daudet n’a lieu que lundi ! De sorte que je ne serai pas revenu avant mardi ! Ça me contrarie ! Car j’ai bien envie d’être re-piété chez moi !

Allons, adieu, pauvre loulou. Cette fois c’est bien la dernière lettre.

Ton vieil oncle.

Je vais retourner à la Bibliothèque pour voir dans les Bollandistes la vie de saint André, qui sera, je crois, un des personnages de ma petite historiette.