Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 7/1461

Louis Conard (Volume 7p. 151-152).

1461. À PHILIPPE LEPARFAIT.
[Croisset, mardi.]
Mon cher Ami,

En désespoir de cause, j’ai porté le Sexe faible à l’Odéon (car il a été refusé par le Vaudeville, bien que Carvalho l’eût reçu, et par le Théâtre français). En 15 jours le sieur Duquesnel n’a eu le temps que de parcourir le 1er  acte ! et je n’augure rien de bon de sa décision. Mais comme on vient de renouveler son engagement (et il ne doit pas être encore signé) pour deux ans, je suis sûr que, si Beauplan insistait, on pourrait faire recevoir ladite pièce.

Écris donc à ton père, pour lui représenter tout l’intérêt que tu as à la réception du Sexe faible et à sa réussite.

Il faut se dépêcher, avant que Duquesnel ne se soit, vis-à-vis de moi, compromis par un refus ! Duquesnel est notre dernière planche (ou bûche) de salut.

Charpentier fait une 2e  édition de Dernières Chansons.

Veux-tu venir, dimanche prochain, dîner chez ton ami ?

Le dimanche il y a un bateau qui part de Croisset à 9 h. ½ ; il y arrive à 6 h. ½. À moins que tu ne préfères venir à cheval, ce qui me fournirait l’occasion de voir « un des plus jolis cavaliers de la ville de Rouen ».

Je dis dîner, parce que ça m’est plus commode que le déjeûner.