Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 7/1420

Louis Conard (Volume 7p. 96-97).

1420. À MADAME ROGER DES GENETTES.
Nuit de mardi, 2 décembre.

Ouf ! c’est fini ! et j’entre en répétition le 20 de ce mois, à moins que… ? à moins que ? Peut-on jamais savoir ?

Carvalho a passé ici quarante-huit heures et m’a quitté hier. Depuis lors, j’ai exécuté les retouches qu’il désirait et je n’y travaille plus.

Aucun succès ne pourra me payer de l’embêtement, de l’irritation, de l’exaspération que m’a causés ledit sieur Carvalho par ses critiques. Notez qu’elles étaient raisonnables. Mais je suis trop nerveux pour renouveler de pareils exercices. Palpitations, tremblements, étreintes à la gorge, etc. Oh ! rien n’y manque. Je préfère me livrer à des œuvres plus longues, plus sérieuses et plus calmes.

À l’heure qu’il est, je ne sais pas comment j’ai la force de vous écrire. C’est uniquement pour vous remercier de vos deux adorables lettres, restées sans réponse.

Je serai à Paris dans une quinzaine ; n’y venez pas avant. D’ici là, je vous baise les deux mains très longuement.

Votre fidèle.