Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0952

Louis Conard (Volume 5p. 350-351).

952. À GEORGE SAND.
[Croisset] 1er  janvier 1868.

Ce n’est pas gentil de m’attrister avec le récit des amusements de Nohant, puisque je ne peux en prendre ma part. Il me faut tant de temps pour faire si peu que je n’ai pas une minute à perdre (ou à gagner), si je veux avoir fini mon lourd bouquin dans l’été de 1869.

Je n’ai pas dit qu’il fallait se supprimer le cœur, mais le contenir, hélas !

Quant au régime que je mène et qui est hors des lois de l’hygiène, ce n’est pas d’hier ; j’y suis fait. J’ai néanmoins un éreintement assez conditionné et il est temps que ma seconde partie finisse, après quoi j’irai à Paris. Ce sera vers la fin de ce mois. Vous ne me dites pas quand vous reviendrez de Cannes.

Ma fureur contre M. Thiers n’est pas calmée, au contraire ! Elle s’idéalise et s’accroît.