Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0911
Je viens de recevoir les 350 francs inclus dans ta gentille lettre. Merci des uns (dont le besoin se faisait sentir) et de l’autre qui m’a été fort agréable.
Je me suis très peu trimbalé dans le monde depuis ton départ, car je n’ai pas été dimanche chez la Princesse, ni lundi au Magny de la quinzaine, ni hier chez M. Cloquet où j’étais invité à dîner. Je vais aujourd’hui aller à l’Exposition avec la Princesse Mathilde. Je dînerai chez Mme Husson, mais demain et après-demain je ne sors pas de chez moi, afin de piocher pour finir mon chapitre avant mon retour dans ma patrie.
Voilà des nouvelles peu intéressantes, mais je n’en ai pas d’autres à te donner. Quant à la politique, les bourgeois ont toujours une extrême venette de la guerre. Je ne crois pas, quoi qu’on dise, qu’elle ait lieu maintenant. Beaucoup de personnes de ma connaissance sont déjà parties pour la campagne. « Tout part. » Je n’ai pas envie de faire comme tout : le plus grand charme de la campagne est pour moi le voisinage et la société de ma belle nièce.