Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1 Clitandre Acte V
ACTE V.
Scène première.
Dites vous-même au Roi qu’une telle innocence[2]
Légitime en ce point ma désobéissance.
Et qu’un homme sans crime avoit bien mérité
Que j’usasse pour lui de quelque autorité.
Je vous suis. Cependant, que mon heur est extrême,
Ami, que je chéris à l’égal de moi-même[3],
D’avoir su justement venir à ton secours
Lorsqu’un infâme glaive alloit trancher tes jours,
Et qu’un injuste sort, ne trouvant point d’obstacle,
Apprétoit de ta tête un indigne spectacle !
Ainsi qu’un autre Alcide, en m’arrachant des fers,
Vous m’avez aujourd’hui retiré des enfers[4] ;
Et moi dorénavant j’arrête mon envie
À ne servir qu’un prince à qui je dois la vie.
Réserve pour Caliste une part de tes soins.
C’est à quoi désormais je veux penser le moins[5].
Le moins ! Quoi ! désormais Caliste en ta pensée
N’auroit plus que le rang d’une image effacée ?
J’ai honte que mon cœur auprès d’elle attaché
De son ardeur pour vous ait souvent relâché[6],
Ait souvent pour le sien quitté votre service :
C’est par là que j’avois mérité mon supplice ;
Et pour m’en faire naître un juste repentir,
Il semble que les Dieux y vouloient consentir ;
Mais votre heureux retour a calmé cet orage.
Tu me fais assez lire au fond de ton courage[7] :
La crainte de la mort en chasse des appas
Qui t’ont mis au péril d’un si honteux trépas,
Puisque sans cet amour la fourbe mal conçue[8]
Eût manqué contre toi de prétexte et d’issue ;
Ou peut-être à présent tes désirs amoureux
Tournent vers des objets un peu moins rigoureux[9].
Doux ou cruels, aucun désormais ne me touche.
L’amour dompte aisément l’esprit le plus farouche ;
C’est à ceux de notre âge un puissant ennemi :
Tu ne connois encor ses forces qu’à demi ;
Ta résolution, un peu trop violente,
Mais que veux-tu, Cléon, et qu’est-il arrivé[10] ?
Pymante de vos mains se seroit-il sauvé ?
Non, Seigneur : acquittés de la charge commise[11],
Vos veneurs ont conduit Pymante, et moi Dorise ;
Et je viens seulement prendre un ordre nouveau[12].
Qu’on m’attende avec eux aux portes du château.
Allons, allons au Roi montrer ton innocence[13] ;
Les auteurs des forfaits sont en notre puissance ;
Et l’un d’eux, convaincu dès le premier aspect,
Ne te laissera plus aucunement suspect.
Scène II.
Amants les mieux payés de votre longue peine,
Vous de qui l’espérance est la moins incertaine,
Et qui vous figurez, après tant de longueurs,
Avoir droit sur les corps dont vous tenez les cœurs,
En est-il parmi vous de qui l’âme contente
Goûte plus de plaisir que moi dans son attente ?
En est-il parmi vous de qui l’heur à venir
D’un espoir mieux fondé se puisse entretenir ?
Mon esprit, que captive un objet adorable,
Ne l’éprouva jamais autre que favorable.
J’ignorerois encor ce que c’est que mépris,
Si le sort d’un rival ne me l’avoit appris[15].
Je te plains toutefois, Clitandre, et la colère
D’un grand roi qui te perd me semble trop sévère.
Tes desseins par l’effet n’étoient que trop punis[16] ;
Nous voulant séparer, tu nous as réunis.
Il ne te falloit point de plus cruels supplices
Que de te voir toi-même auteur de nos délices,
Puisqu’il n est pas à croire, après ce lâche tour[17],
Que le Prince ose plus traverser notre amour.
Ton crime t’a rendu désormais trop infâme
Pour tenir ton parti sans s’exposer au blâme :
On devient ton complice à te favoriser.
Mais, hélas ! mes pensers, qui vous vient diviser[18] ?
Quel plaisir de vengeance à présent vous engage ?
Faut-il qu’avec Caliste un rival vous partage ?
Retournez, retournez vers mon unique bien :
Que seul dorénavant il soit votre entretien ;
Ne vous repaissez plus que de sa seule idée ;
Faites-moi voir la mienne en son âme gardée.
Ne vous arrêtez pas à peindre sa beauté,
C’est par où mon esprit est le moins enchanté ;
Elle servit d’amorce à mes désirs avides ;
Mais ils ont su trouver des objets plus solides[19] :
S’il n’eût été nourri d’un réciproque amour.
Oui, Caliste, et je veux toujours qu’il m’en souvienne,
J’aperçus aussitôt ta flamme que la mienne :
L’amour apprit ensemble à nos cœurs à brûler ;
L’amour apprit ensemble à nos yeux à parler ;
Et sa timidité lui donna la prudence
De n’admettre que nous en notre confidence :
Ainsi nos passions se déroboient à tous ;
Ainsi nos feux secrets n’ayant point de jaloux[20]…
Mais qui vient jusqu’ici troubler mes rêveries ?
Scène III.
Celle qui voudroit voir tes blessures guéries,
Celle…
De pardonner ce crime à tout autre[21] qu’à toi.
De notre amour naissant la douceur et la gloire
De leur charmante idée occupoient ma mémoire :
Je flattois ton image, elle me reflattoit ;
Je lui faisois des vœux, elle les acceptoit ;
Je formois des désirs, elle en aimoit l’hommage.
La désavoueras-tu, cette flatteuse image ?
Voudras-tu démentir notre entretien secret ?
Seras-tu plus mauvaise enfin que ton portrait ?
Tu pourrois de sa part te faire tant promettre,
Que je ne voudrois pas tout à fait m’y remettre ;
Quoiqu’à dire le vrai je ne sais pas trop bien
En quoi je dédirois ce secret entretien,
Si ta pleine santé me donnoit lieu de dire
Quelle borne à tes vœux je puis et dois prescrire.
Prends soin de te guérir, et les miens plus contents
Mais je te le dirai quand il en sera temps.
Qui soit propre à donner beaucoup d’inquiétude,
Et si j’ose entrevoir dans son obscurité,
Ma guérison importe à plus qu’à ma santé.
Mais dis tout, ou du moins souffre que je devine,
Et te die à mon tour ce que je m’imagine.
Tu dois, par complaisance au peu que j’ai d’appas,
Feindre d’entendre mal ce que je ne dis pas,
Et ne point m’envier un moment de délices
Que fait goûter l’amour en ces petits supplices.
Doute donc, sois en peine, et montre un cœur gêné
D’une amoureuse peur d’avoir mal deviné ;
Tremble sans craindre trop ; hésite, mais aspire[22] ;
Attends de ma bonté qu’il me plaise tout dire,
Et sans en concevoir d’espoir trop affermi.
N’espère qu’à demi, quand je parle à demi. 1420
Tu parles à demi, mais un secret langage
Qui va jusques au cœur m’en dit bien davantage,
Et tes yeux sont du tien de mauvais truchements,
Ou rien plus ne s’oppose à nos contentements.
Je l’avois bien prévu, que ton impatience
Porteroit ton espoir à trop de confiance,
Que pour craindre trop peu tu devinerois mal.
Quoi ! la Reine ose encor soutenir mon rival ?
Et sans avoir d’horreur d’une action si noire…
Pour ne pas s’accorder aux volontés du Roi,
Qui d’un heureux hymen récompense ta foi…
Si notre heureux malheur a produit ce miracle,
Qui peut à nos désirs mettre encor quelque obstacle ?
Tes blessures.
Allons, je suis déjà guéri.
Ce n’est pas pour un jour que je veux un mari,
Et je ne puis souffrir que ton ardeur hasarde
Un bien que de ton roi la prudence retarde.
Prends soin de te guérir, mais guérir tout à fait,
Et crois que tes desirs…
N’auront aucun effet.
N’auront aucun effet ! qui te le persuade ?
Un corps peut-il guérir, dont le cœur est malade ?
Tu m’as rendu mon change, et m’as fait quelque peur ;
Mais je sais le remède aux blessures du cœur.
Les tiennes, attendant le jour que tu souhaites,
Auront pour médecins mes yeux qui les ont faites :
Je me rends désormais assidue à te voir.
Cependant, ma chère âme, il est de mon devoir
Que sans perdre de temps j’aille rendre en personne[23]
D’humbles grâces au Roi du bonheur qu’il nous donne.
Je me charge pour toi de ce remercîment.
Toutefois qui sauroit que pour ce compliment
Une heure hors d’ici ne put beaucoup te nuire[24],
Je voudrois en ce cas moi-même t’y conduire,
Et j’aimerois mieux être un peu plus tard à toi,
Que les justes devoirs manquassent vers ton roi[25].
Mes blessures n’ont point, dans leurs foibles atteintes,
Sur quoi ton amitié puisse fonder ses craintes.
Viens donc, et puisqu’enfin nous faisons mêmes vœux.
En le remerciant parle au nom de tous deux.
Scène IV.
DORISE, CLÉON, Prévôt, trois Veneurs.
Que souvent notre esprit, trompé par l’apparence[26].
Règle ses mouvements avec peu d’assurance !
Qu’il est peu de lumière en nos entendements,
Et que d’incertitude en nos raisonnements[27] !
Qui voudra désormais se fie[28] aux impostures
Qu’en notre jugement forment les conjectures :
Tu suffis pour apprendre à la postérité
Combien la vraisemblance a peu de vérité.
Jamais jusqu’à ce jour la raison en déroute
N’a conçu tant d’erreur avec si peu de doute[29] ;
Jamais, par des soupçons si faux et si pressants,
On n’a jusqu’à ce jour convaincu d’innocents.
J’en suis honteux, Clitandre, et mon âme confuse
De trop de promptitude en soi-même s’accuse.
Un roi doit se donner, quand il est irrité,
Ou plus de retenue, ou moins d’autorité.
Perds-en le souvenir, et pour moi, je te jure
Qu’à force de bienfaits j’en répare l’injure.
Que Votre Majesté, Sire, n’estime pas
Qu’il faille m’attirer par de nouveaux appas.
L’honneur de vous servir m’apporte assez de gloire,
Et je perdrois le mien, si quelqu’un pouvoit croire
Que mon devoir penchât au refroidissement,
Sans le flatteur espoir d’un agrandissement.
Vous n’avez exercé qu’une juste colère :
On est trop criminel quand on peut vous déplaire[30],
Et tout chargé de fers, ma plus forte douleur
Ne s’en osa jamais prendre qu’à mon malheur.
Seigneur, moi qui connois le fond de son courage[31],
Et qui n’ai jamais vu de fard en son langage,
Je tiendrois à bonheur que Votre Majesté
M’acceptât pour garant de sa fidélité.
Ne nous arrêtons plus sur la reconnoissance
Et de mon injustice, et de son innocence :
Passons aux criminels. Toi dont la trahison
A fait si lourdement trébucher ma raison[32],
Approche, scélérat. Un homme de courage
Se met avec honneur en un tel équipage[33] ?
Attaque, le plus fort, un rival plus heureux ?
Et présumant encor cet exploit dangereux,
À force de présents et d’infâmes pratiques,
D’un autre cavalier corrompt les domestiques ?
Prend d’un autre le nom, et contrefait son seing,
Afin qu’exécutant son perfide dessein,
Sur un homme innocent tombent les conjectures ?
Parle, parle, confesse, et préviens les tortures.
Sire, écoutez-en donc la pure vérité.
Votre seule faveur a fait ma lâcheté,
Vous dis-je, et cet objet dont l’amour me transporte[34].
L’honneur doit pouvoir tout sur les gens de ma sorte ;
Mais recherchant la mort de qui vous est si cher[35],
Pour en avoir le fruit il me falloit cacher :
Reconnu pour l’auteur d’une telle surprise,
Le moyen d’approcher de vous ou de Dorise ?
[36]
L’attentat sur mon fils comme sur Rosidor ;
Car je ne touche point à Dorise outragée ;
Chacun, en te voyant, la voit assez vengée,
Et coupaille elle-même, elle a bien mérité
L’affront qu’elle a reçu de ta témérité.
In crime attire l’autre, et de peur d’un supplice,
On tâche, en étouffant ce qu’on en voit d’indice,
De paroître innocent à force de forfaits.
Je ne suis criminel sinon manque d’effets.
Et sans l’âpre rigueur du sort qui me tourmente,
Vous pleureriez le Prince et souffririez Pymante.
Mais que tardez-vous plus ? j’ai tout dit : punissez.
Est-ce là le regret de tes crimes passés ?
Ôtez-le-moi d’ici : je ne puis voir sans honte
Que de tant de forfaits il tient si peu de conte[37].
Dites à mon conseil que, pour le châtiment,
J’en laisse à ses avis le libre jugement ;
Mais qu’après son arrêt je saurai reconnoître
L’amour que vers son prince il aura fait paroître.
Viens çà, toi, maintenant, monstre de cruauté[38],
Qui joins l’assassinat à la déloyauté[39],
Détestable Alecton, que la Reine déçue
Avoit naguère au rang de ses filles reçue !
Quel barbare, ou plutôt quelle peste d’enfer
Se rendit ton complice et te donna ce fer[40] ?
L’autre jour, dans ce bois trouvé par aventure[41],
Sire, il donna sujet à toute l’imposture ;
Mille jaloux serpents qui me rougeoient le sein
Sur cette occasion formèrent mon dessein :
Je le cachai dès lors.
Que ce fer n’est enfin qu’un misérable reste[42]
Du malheureux duel où le triste Arimant
Laissa son corps sans âme et Daphné sans amant.
Mais quant à son forfait, un ver de jalousie
Jette souvent notre âme en telle frénésie,
Que la raison, qu’aveugle un plein emportement[43],
Laisse notre conduite à son dérèglement ;
Lors tout ce qu’il produit mérite qu’on l’excuse.
De si foibles raisons mon esprit ne s’abuse.
[44]
Sous votre bon plaisir sa défense entreprend :
Innocente ou coupable, elle assura ma vie.
Ma justice en ce cas la donne à ton envie ;
Ta prière obtient même avant que demander
Ce qu’aucune raison ne pouvoit t’accorder.
Le pardon t’est acquis, relève-toi, Dorise,
Et va dire partout, en liberté remise,
Que le Prince aujourd’hui te préserve à la fois
Des fureurs de Pymante et des rigueurs des lois.
Puisque votre clémence ordonne que je vive,
Permettez désormais, Sire, que mes desseins
Prennent des mouvements plus réglés et plus sains :
Souffrez que pour pleurer mes actions brutales,
Je fasse ma retraite avecque les Vestales,
Et qu’une criminelle indigne d’être au jour[45]
Se puisse renfermer en leur sacré séjour.
Te bannir de la cour après m’être obligée,
Ce seroit trop montrer ma faveur négligée.
[46],
De qui chacun d’horreur détourneroit les yeux.
Fusses-tu mille fois encor plus méprisable,
Ma faveur te va rendre assez considérable
Pour t’acquérir ici mille inclinations[47].
Outre l’attrait puissant de tes perfections,
Mon respect à l’amour tout le monde convie
Vers celle à qui je dois et qui me doit la vie.
Fais-le voir, cher Clitandre, et tourne ton désir[48]
Du côté que ton prince a voulu te choisir :
Réunis mes faveurs t’unissant à Dorise.
Mais par cette union mon esprit se divise,
Puisqu’il faut que je donne aux devoirs d’un époux
La moitié des pensers qui ne sont dus qu’à vous.
Ce partage m’oblige, et je tiens tes pensées
Vers un si beau sujet d’autant mieux adressées,
Que je lui veux céder ce qui m’en appartient.
Taisez-vous, j’aperçois notre blessé qui vient.
Scène V.
ROSIDOR, CALISTE, DORISE.
Au comble de tes vœux, sûr de ton mariage,
N’es-tu point satisfait ? que veux-tu davantage ?
Nous offrir l’un et l’autre à vos commandements[50].
Si mon commandement peut sur toi quelque chose,
Et si ma volonté de la tienne dispose,
Embrasse un cavalier indigne des liens
Où l’a mis aujourd’hui la trahison des siens.
Le Prince heureusement l’a sauvé du supplice.
Et ces deux[51] que ton bras dérobe à ma justice,
Corrompus par Pymante, avoient juré ta mort.
Le suborneur depuis n’a pas eu meilleur sort,
Clitandre, fait trop voir quelle est son innocence.
Sire, vous le savez, le cœur me l’avoit dit,
Et si peu que j’avois près de vous de crédit[53],
Je l’employai dès lors contre votre colère.
En moi dorénavant faites état d’un frère.
En moi, d’un serviteur dont l’amour éperdu
Ne vous conteste plus un prix qui vous est dû[56].
Si le pardon du Roi me peut donner le vôtre,
Si mon crime…
Tu ne veux plus songer qu’à ce jour à venir
Où Rosidor guéri termine un hyménée[60].
Clitandre, en attendant cette heureuse journée,
Tâchera d’allumer en son âme des feux
Pour celle que mon fils désire, et que je veux ;
À qui, pour réparer sa faute criminelle.
Je défends désormais de se montrer cruelle ;
Et nous verrons alors cueillir en même jour[61]
À deux couples d’amants les fruits de leur amour.
- ↑ Var. Il parle au prévôt. (1663, en marge.)
- ↑ Var. Allez toujours au Roi dire qu’une innocence. (1632)
Var. Allez devant au Roi dire qu’une innocence. (1644-57) - ↑ Var. Cher ami, que je tiens comme un autre moi-même. (1632-57)
- ↑ Var. Vous m’avez, autant vaut, retiré des enfers. (1632-57)
- ↑ Var. C’est à quoi désormais je veux songer le moins. (1632-60)
- ↑ Var. Ait son ardeur vers vous si souvent relâché,
Si souvent pour le sien quitté votre service. (1632-57) - ↑ Var. Je devine à peu près le fond de ton courage. (1632-57)
- ↑ Var. Vu que sans cette amour la fourbe mal conçue. (1632-60)
- ↑ Var. Se cherchent des objets un peu moins rigoureux. (1632-57)
- ↑ En marge, dans l’édition de 1632 : Cléon entre.
- ↑ Var. Grâce aux Dieux, acquittés de la charge commise. (1632-57)
- ↑ Var. Et je viens, Monseigneur, prendre un ordre nouveau. (1632-57)
- ↑ En marge, dans l’édition de 1632 : Cléon s’en va.
- ↑ Var. rosidor, dans son lit. (1632-57) — Il est sur son lit. (1663, en marge.)
- ↑ Var. [Si le sort d’un rival ne me l’avoit appris,]
Les flammes de Caliste à mes flammes répondent.
Je ne fais point de vœux que les siens ne secondent ;
Il n’est point de souhaits qui ne m’en soient permis,
Ni de contentements qui ne m’en soient promis.
Clitandre, qui jamais n’attira que sa haine,
Ne peut plus m’opposer le Prince, ni la Reine ;
Si mon heur de sa part avoit quelque défaut,
Avec sa tête on va l’ôter sur l’échafaud.
[Je te plains toutefois, Clitandre, et la colère.] (1632-57) - ↑ Var. Tes desseins du succès étoient assez punis. (1632-57)
- ↑ Var. Vu qu’il n’est pas à croire, après ce lâche tour. (1632-57)
- ↑ Var. Mais hélas ! mes pensées (sic) qui vous veut diviser ? (1657)
- ↑ Var. Mais il leur faut depuis des objets plus solides. (1632-57)
- ↑ Voyez au Complément des variantes, p. 367.
- ↑ Il y a tout autre, au masculin, dans toutes les éditions qui ont ce texte. Voyez ci-dessus, p. 228, note (a).
- ↑ Var. Espère, mais hésite ; hésite, mais aspire. (1660 et 63)
Var. Doute dans ton espoir ; hésite, mais aspire, (1664)) - ↑ Var. Que sans plus différer je m’en aille en personne
Remercier le Roi du bonheur qu’il nous donne. (1632-57) - ↑ Var. Une heure hors du lit ne te pût beaucoup nuire. (1632-57)
- ↑ Var. Que tes humbles devoirs manquassent vers ton roi.
ros. Mes blessures n’ont pas, en leurs foibles atteintes,
[Sur quoi ton amitié puisse fonder ses craintes.]
cal. Reprends donc tes habits. ros. Ne sors pas de ce lieu.
cal. Je rentre incontinent. ros. Adieu donc, sans adieu. (1632-57) - ↑ Var. Que souvent notre esprit, trompé de l’apparence. (1632)
- ↑ L’exemplaire de l’édition de 1632 qui appartient à la Bibliothèque impériale porte ici mes raisonnements ; deux autres, que nous avons pu comparer, donnent nos raisonnements, comme notre texte.
- ↑ L’édition de 1682, au lieur de se fie qui est dans toutes les autres, donne se fier. C’est évidemment une faute.
- ↑ Var. N’a conçu tant d’erreur avecque moins de doute. (1632-57)
- ↑ Var. On est trop criminel quand on vous peut déplaire. (1632-57)
- ↑
Var. Monsieur, moi qui connois le fond de son courage. (1632-57) - ↑ Var. A fait si lourdement chopper notre raison. (1632-57)
- ↑ Var. Se met souvent, non pas ? en un tel équipage. (1632-57)
- ↑ Var. Vous, dis-je, et cet objet dont l’amour me consomme.
Je sais ce que l’honneur vouloit d’un gentilhomme ;
Mais recherchant la mort d’un qui nous (a) est si cher,
Pour en avoir les fruits il me falloit cacher. (1632)
(a). C’est évidemment vous qu’il faut lire. - ↑ Var. Mais recherchant la mort d’un qui vous est si cher. (1644-37)
- ↑ Var. Va plus outre, impudent, pousse, et m’impute encor. (1632-57)
- ↑ Voyez plus haut, p. 150, la note relative a la variante du vers 134 de Mélite.
- ↑ En marge, dans l’édition de 1632 : Pymante sort, et le Roi fait approcher Dorise.
- ↑ Var. Qui veux joindre le meurtre à la déloyauté. (1632-64)
- ↑ Var. Se rendit ton complice et te bailla ce fer ? (1632-57)
- ↑ Var. L’autre jour, dans ces bois trouvé par aventure. (1632-64)
- ↑ Var. Que ce fer n’est sinon un misérable reste
Du malheureux duel où le pauvre Arimant. (1632-57) - ↑ Var. Que la raison, tombée en un aveuglement. (1632-57)
- ↑ Var. Monsieur, quoi qu’il en soit, un fils qu’elle vous rend. (1632-57)
- ↑ Var. Et qu’ainsi je renferme en leur sacré séjour
Une qui ne dût pas seulement voir le jour. (1632-57) - ↑ Var. N’arrêtez point au monde un sujet odieux. (1632-57)
- ↑ Var. Pour te faire l’objet de mille affections. (1632-57)
- ↑ Var. Fais-le voir, mon Clitandre, et tourne ton désir. (1632-57)
- ↑ Dans l’édition de 1632, le prince (Floridan) et cléon ne figurent point parmi les acteurs de cette scène.
- ↑ Var. Offrir encor ma vie à vos commandements. (1632-57)
- ↑ Lycaste et Géronte. Voyez la scène ix du 1er acte.
- ↑ Var. rosidor, au Roi. (1648)
- ↑ Var. Et si peu que j’avois envers vous de crédit. (1632-64)
- ↑ Les mots à Clitandre manquent dans les éditions de 1632, 44 et 52-60.
- ↑ Var. clitandre, embrassant Rosidor. (1644-60) — En marge, dans l’édition de 1632 : Il embrasse Clitandre ; mais ce nom est là par erreur pour Rosidor.
- ↑ Var. Ne vous querelle plus un prix qui vous est dû. (1632-57)
- ↑ Var. caliste, en l’embrassant. (1632-60)
- ↑ Var. Ah ! ma sœur, tu me prends pour un autre (a). (1632-60)
(a). Voyez ci-dessus, p. 228, la variante du vers 1425 de Mélite, et la note qui s’y rapporte. - ↑ Var. Si tu crois que je veuille encor m’en souvenir. (1632)
- ↑ Var. Que Rosidor guéri termine un hyménée. (1632-60)
- ↑ Var. Ainsi nous verrons lors cueillir en même jour. (1632-57)