Contes populaires d’Afrique (Basset)/153

E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 403).

XC. — ACHINGINI[1]

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LE ROI, LE LIÈVRE ET LA HYÈNE[2]

Telchi tete (formule initiale).


Il y avait un roi qui élevait un grand mouton. Un jour, un lièvre vint et vola le mouton. Il l’égorgea, enleva la peau et la conserva dans sa hutte.

Lorsque le roi envoya une convocation invitant tous les gens à se rassembler au lieu de réunion bien connu, il se trouva que la hyène n’avait pas de pagne en peau. Elle alla trouver le lièvre et lui demanda de lui en prêter un. Le lièvre prit la peau du mouton et la lui donna. Tous deux se mirent en marche pour se rendre au lieu de réunion.

Quand, de loin, le roi les vit venir, il reconnut la peau de son mouton et voulut la prendre. La hyène le remarqua et s’enfuit dans la forêt.

Autrefois, la hyène vivait dans la ville : maintenant elle vit dans la forêt et ne vient que de nuit dans la ville pour voler.



  1. Les Achingini habitent à l’est du Bas Niger, dans la Nigeria anglaise, au nord du Noupe.
  2. Gottlob A. Krause, Beitræge zum Mærchenschatz der Afrikaner, Globus, t. LXII, Brunswick, Vieweg, 1897, in-4, p. 230.