Contes populaires d’Afrique (Basset)/120

E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 302-304).
LXVIII. — ECHWABO[1]

120

UN PLEIN CABAS D’ENFANTS[2]


Un homme et sa femme. Celle-ci mit au monde, des enfants, un cabas tout plein. L’homme dit :

— Ma femme, je ne veux pas de toi.

Sa femme, alors, se mit en route, alla, alla, alla, jusqu’à ce qu’elle rencontra un grand oiseau qui l’attendait caché. La femme arriva là, l’oiseau dit :

— Pleure, pleure, ndeyandeya.

Pleure, ndeyandeya.

Donne-moi un enfant à manger,

À manger, ndeyandeya,

Pleure, ndeyandeya.

Elle lui donna un enfant ; il le mangea et fut de nouveau se cacher en avant pour l’attendre. Il dit :

— Pleure, pleure, etc.

Elle lui donna un autre enfant ; il le mangea et fut se cacher en avant pour l’attendre. Il dit :

— Pleure, pleure, etc.

Elle lui donna un autre enfant ; il le mangea et fut se cacher en avant pour l’attendre. Il dit :

— Pleure, pleure, etc.

Elle dit :

— Prends-le toi-même et mange-le.

Il prit et mangea. Tous les enfants finirent jusqu’au dernier. Il fut se cacher en avant pour l’attendre. Il dit :

— Toi, femme, où vas-tu ?

Où vas-tu, neyandeya ?

Pleure, ndeyandeya ;

Viens ici que je te mange, ndeyandeya.

Il la saisit et la mangea. Quand la femme fut morte, le cabas continua à aller tout seul. L’oiseau fut se cacher en avant pour l’attendre. Il dit :

— Toi, cabas, où vas-tu ?

Où vas-tu, ndeyandeya ?

Pleure, ndeyandeya.

Viens ici que je te mange, ndeyandeya.

Pleure, ndeyandeya.

Il le saisit et le mangea. Le cabas lui déclhira les entrailles. Il sortit, se mit à courir et vint au hameau. Il dit :

— La femme est morte, ainsi que les enfants eux-mêmes. C’est fini.




  1. Le chwabo est parlé à Quilimane, dans le Mozambique portugais.
  2. Torrend, Contes chwabo, Seidel Zeitschrift für afrikanisch und oceanische Sprachen, t. II, p. 46-47.