Contes populaires d’Afrique (Basset)/103

E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 265-266).
LIV. — OUNYORO[1]

103

LA GÉLINOTTE ET LA TORTUE[2]


Un jour, la gélinotte dit à la tortue :

— Je suis mieux douée que toi, puisque je puis, non seulement marcher vite, mais encore voler.

— Que tu es heureuse ! répliqua la tortue ; moi, c’est en me traînant que je vaque tant bien que mal à mes affaires.

Or, il arriva que l’homme, pour chasser, mit le feu aux herbes de la plaine ; le feu resserra son cercle autour des deux animaux exposés à un péril certain. La tortue se cacha dans le trou laissé par le pied d’un éléphant et échappa au danger ; mais la gélinotte, qui avait voulu prendre son vol, tomba étouffée par la fumée et mourut.

Qui trop se vante, succombe à l’épreuve.




  1. L’Ounyoro est situé à l’est du lac Albert Nyanza, dans l’Afrique orientale anglaise.
  2. Casati, Dix années en Equatoria, p. 282.