Contes moraux pour l’instruction de la jeunesse/Marianne et Robillard


MARIANNE ET ROBILLARD,
ou
L’Amant anobli par l’Amour.


CONTE.
Séparateur


Que l’amour soit une passion dangereuse, c’est une vérité qui semble confirmée par mille exemples. Écoutez ces misanthropes de profession qui se font un honneur de décrier des sentimens qu’ils n’ont jamais éprouvés. C’est à l’amour qu’ils imputent la plupart des désordres sur lesquels ils se font un devoir de faire d’éternelles lamentations. J’ose combattre leurs préjugés.

L’amour, si je puis m’exprimer ainsi, prend la couleur de l’ame qu’il possède : rarement fait-il un coquin d’un honnête homme ; et il est arrivé fort souvent qu’il a fait un honnête homme d’un fripon. Le désir de plaire nous fait adopter ordinairement les inclinations, les goûts, les penchans de l’objet aimé ; sur-tout lorsqu’ils n’ont rien d’opposé aux principes de cette probité naturelle, que chaque homme porte gravée dans le fond de son cœur. Il est vrai qu’un homme d’honneur peut être séduit par des dehors trompeurs, et livrer son cœur à un objet méprisable ; mais l’illusion ne peut être durable, et bientôt un examen plus réfléchi lui découvrant, dans l’objet de sa flamme, des défauts essentiels, il ne tardera pas à se guérir.

Je sais que cette règle a quelques exceptions, et qu’on a vu souvent une inclination mal placée, déranger la probité qui paraissait la plus solide ; mais je soutiens que cette probité était bien superficielle ; et, après tout, ces exceptions ne détruisent pas la vérité que je soutiens. L’exemple suivant le prouvera bien plus que tout ce que je pourrais vous dire.

Un marchand de Paris, fort riche, avait une fille unique nommée Marianne ; cette fille était accomplie et, comme elle était unique héritière, elle ne manquait pas d’adorateurs. Son père, nommé Dupuis, qui avait pour sa fille une tendresse sans bornes, lui laissa le choix d’un époux, et promit d’agréer pour gendre, celui en faveur duquel elle se déterminerait. Marianne avait été élevée par une vieille demoiselle qui n’avait d’autre héritage que sa noblesse, de laquelle elle était si fort entêtée, qu’elle ne pouvait se persuader qu’un roturier fût capable de penser et d’agir noblement. Elle communiqua ses sentimens à son élève ; et Marianne prit une forte résolution de demeurer fille, ou de ne perdre ce nom qu’en faveur d’un gentilhomme, fut-il le plus pauvre de tous les cadets que produit la Gascogne.

Elle avait déjà refusé plusieurs partis considérables, lorsque le hasard lui fit connaître un homme d’affaires dont la fortune était immense. Cet homme que je nommerai Disenteuil, était né au milieu de l’opulence. Son père, au sortir de son village, avait porté la mandille ; et, après avoir passé par tous les degrés, était parvenu au grade de fermier-général ; mais, s’il réussit à donner à son fils l’extérieur d’un honnête homme, il ne put venir à bout de lui en donner les sentimens qu’il n’avait pas lui-même.

Disenteuil, maître de ses actions par la mort de son père, ayant vu Marianne, résolût d’en faire son épouse. Dans les principes de cette fille, ce mariage était celui qui lui convenait le moins ; elle était persuadée que ces fortunes rapides ne se font qu’aux dépens de la probité, et elle déclara très-positivement à ce nouvel amant, qu’elle n’accepterait jamais l’honneur de son alliance.

Disenteuil, piqué de ses refus, chercha à en deviner la cause ; et, l’ayant apprise, il résolut de punir Marianne par l’endroit le plus sensible. Il avait remarqué à la porte de son hôtel, un grand drôle qui, malgré la suie dont il était barbouillé, avait fort bonne-mine ; il résolut d’en faire l’instrument de sa vengeance, et, l’ayant abordé, il lui fit plusieurs questions. Ce garçon qui se nommait Robillard, avait du bon sens, et Disenteuil se félicita d’avoir si bien rencontré. Il lui promit d’avoir soin de sa fortune, s’il voulait lui vouer une obéissance sans bornes ; et Robillard l’ayant assuré qu’il pouvait disposer de lui, il lui donna quelqu’argent pour s’équiper, et lui commanda de le venir trouver le lendemain dans l’allée de l’Orangerie.

Robillard fut exact au rendez-vous, et Disenteuil eut peine à le reconnaître, sous cette nouvelle décoration ; il le fit partir pour Rouen ; et, l’ayant adressé à un négociant de ses amis, on lui donna pendant six mois tous les maîtres qui pouvaient servir à polir son extérieur. Il s’appliqua sur-tout à l’italien, qu’il parvint à parler passablement ; et le négociant ayant écrit à Disenteuil qu’il était fort content du jeune homme qu’il lui avait recommandé, Disenteuil partit sur-le-champ ; et, après s’être convaincu que son acteur était en état de jouer son rôle, il lui déclara qu’il était déterminé à se servir de lui pour se venger de l’orgueilleuse Marianne.

Robillard se prêta, sans beaucoup de répugnance, au projet de Disenteuil, après que celui-ci l’eût rassuré sur les suites qu’il en devait craindre. Il partit avec son patron, qui le présenta dans de bonnes maisons, comme un seigneur italien qui lui était recommandé. Robillard soutenait à merveille son nouveau personnage ; et, après s’être fait quelques connaissances, il fut chez Dupuis, sous prétexte de faire quelques emplettes. Comme il payait argent comptant et sans marchander, il devint bientôt l’ami de la maison ; il vit Marianne, et conçut pour elle ce qu’on devrait appeler du goût, des désirs, et ce qu’on nomme mal à propos de l’amour. Il proposa quelques parties de plaisir qui furent acceptées ; et, enfin, il déclara à monsieur Dupuis que, charmé des qualités de la belle Marianne, il regarderait, comme le plus grand bonheur qui lui pût arriver, l’honneur de devenir son gendre.

Dupuis lui témoigna sa reconnaissance, et demanda du tems pour prévenir sa fille. Robillard qui comprit la raison de ce délai, et à qui l’on avait fait sa leçon, prévint le marchand. Il ne serait pas juste, lui dit-il, que vous m’en croyiez sur ma parole, au sujet de mes biens et de ma naissance ; le monde est plein d’aventuriers ; et, quelque désir que j’aie de me voir l’époux de la charmante Marianne, je ne veux recevoir sa main, qu’après que vous aurez pris, par rapport à moi, tous les éclaircissemens que votre prudence vous suggérera. Robillard indiqua en même tems à monsieur Dupuis un riche banquier à qui il avait été recommandé, et qui lui avait remis depuis trois mois des sommes considérables. Ce banquier était dans la bonne-foi : Disenteuil, sachant qu’il connaissait la famille, dont il avait donné le nom à Robillard, avait fait tenir au banquier des lettres et de l’argent du lieu où cette famille était établie ; en sorte que cet homme ne balança pas à confirmer à monsieur Dupuis qu’il ne pouvait faire une meilleure affaire pour sa fille. Il ne fut donc plus question que d’obtenir le consentement de Marianne.

Le prétendu marquis lui plaisait ; mais elle voulait connaître son caractère, et ne voyait pas qu’il fallût s’en rapporter au premier coup-d’œil, pour contracter un engagement d’où dépendait le bonheur ou le malheur de sa vie : ainsi elle fit entendre à Robillard qu’elle serait bien aise qu’on différât quelque tems le mariage ; et, comme elle voulait n’être point distraite dans l’examen qu’elle se proposait de faire, elle lui proposa de l’accompagner à la campagne, où son père allait régulièrement une fois chaque année.

Disenteuil qui avait tremblé, lorsqu’on avait parlé de délai, fut rassuré, lorsqu’il apprit qu’on allait à la campagne. Marianne, en cherchant à connaître le caractère de Robillard, lui découvrit toute la beauté du sien ; et ce garçon qui, jusques-là n’avait eu que de faibles remords sur la mauvaise action qu’il allait commettre, commença à la regarder comme un crime, digne des plus grands châtimens. L’amour lui découvrit ce qu’il devait à la probité, à l’honneur ; et, comme cet amour augmentait à tous les instans, ses remords prenaient aussi de nouvelles forces. Il les combattit quelque tems, parce qu’il ne pouvait envisager sans horreur la situation dans laquelle il allait se trouver. Tout allait disparaître pour lui, au moment qu’il quitterait son personnage ; son seul amour lui resterait pour troubler tout le bonheur de sa vie, supposé qu’il pût parvenir à se faire une autre situation que celle à laquelle Disenteuil l’avait arraché : enfin, la vertu devint la plus forte.

Marianne déclara à son père qu’elle était prête à donner la main au marquis, et elle voulut elle-même lui annoncer son bonheur. Une tristesse que Robillard essayait en vain de cacher, et qu’elle prenait pour un effet de son amour, l’avait déterminée en sa faveur, d’autant plus qu’elle était contente des remarques qu’elle avait faites. Quelle fut sa surprise de ne voir dans son amant aucuns de ces transports auxquels elle devait s’attendre ! La douleur la plus vive se peignit sur le visage de Robillard, et ses larmes coulèrent malgré lui. Après avoir demeuré quelque tems enseveli dans une profonde rêverie, il se leva ; et, ayant baisé la main de Marianne, sans oser la regarder, il sortit de la chambre.

Cette fille ne savait à quoi attribuer une conduite si extraordinaire ; elle fit appeler son père ; et, pendant qu’elle lui raconta ce qui venait de se passer, on vint les avertir que le marquis venait de monter à cheval, et qu’il avait dit en partant, qu’on aurait de ses nouvelles avant la fin du jour. Dupuis et sa fille l’attendirent avec impatience : effectivement, un homme leur apporta, sur les sept heures, un paquet et une lettre ; elle était adressée à Marianne, et conçue en ces termes :

» Mademoiselle,

» Il m’en doit coûter beaucoup pour vous découvrir tous les crimes dont je suis coupable à votre égard ; mais que ne pourrait pas sur moi la crainte de vous rendre malheureuse ! C’est cette crainte qui m’empêche de consommer l’odieux projet de votre séduction, et qui me détermine à rentrer dans le néant dont on m’a tiré, plutôt que de jouir d’une fortune que je ne pourrais posséder qu’en vous couvrant d’infamie. Né dans la classe des hommes les plus méprisables, on a prétendu vous punir de vos refus, en me faisant devenir votre époux. Dix mille livres qui sont entre les mains d’un banquier, à Londres, étaient le prix de ma perfidie ; je n’en connaissais pas l’horreur, lorsque j’ai pu m’y résoudre ; mais l’amour que vous m’avez inspiré, m’a ouvert les yeux ; je lui dois les sentimens d’honneur sur lesquels je suis déterminé à régler ma conduite ; sentimens que je chérirai et que je conserverai aussi long-tems que mon amour. Pardonnez-moi ce mot, mademoiselle, il doit vous outrager, et vous n’étiez point faite pour en inspirer à un homme tel que moi ; mais vous pensez trop noblement, pour vous offenser de l’effet de vos charmes sur un homme qu’ils ont métamorphosé. Oui, ma vertu sera votre ouvrage ; heureux, si mon repentir peut vous engager à penser à moi sans horreur !…

» Lorsque vous recevrez cette lettre, je serai sorti de Paris, que j’abandonne pour jamais. Le service m’offre une ressource honorable, et j’espère bientôt, en versant mon sang pour la patrie, réparer le crime dont je me suis rendu coupable à votre égard. J’ai balancé long-tems à vous découvrir le nom de celui qui m’a rendu criminel ; mais j’ai cru devoir vous mettre en état d’éviter ses artifices. Faites donc, s’il vous plaît, remettre à monsieur Disenteuil l’argent, les bijoux et les habits que je vous renvoie : je ne veux rien garder dont j’aie à rougir ».

Il n’est pas possible d’exprimer l’étonnement de monsieur Dupuis et de sa fille à la lecture d’une pareille lettre : l’indignation fut le sentiment qui se fit d’abord sentir avec le plus de vivacité. Une pareille aventure, si elle venait à se découvrir, était capable de faire beaucoup de tort à Marianne ; et, supposé qu’elle demeurât secrète, que penser de l’éclipse du marquis, dont les soins pour Marianne avaient été publics ?

Le père passa toute la nuit à faire ces réflexions ; et, ne pouvant se résoudre à soutenir les railleries que lui attirerait de toutes parts sa crédulité, il prit la résolution de s’y soustraire, en abandonnant Paris, d’autant plus qu’il avait assez de bien pour se passer du commerce : il fit part de son dessein à Marianne, la priant de lui communiquer ses vues. Cette fille n’avait pas passé la nuit plus tranquillement que son père : au milieu de sa colère contre Robillard, elle avait senti ce que ce garçon lui sacrifiait, et elle ne put s’empêcher d’admirer la grandeur d’ame qui l’avait porté à renoncer à sa fortune et à son amour. Qu’est-ce que je cherchais, dans un noble, se demandait-elle à elle-même ? une ame grande et vertueuse ; mais j’étais dans l’erreur : la noblesse des sentimens n’est point incompatible avec la bassesse de la naissance : Robillard en est la preuve. Pourquoi rougirais-je de réparer les injustices de la fortune à son égard ? Pourquoi souffrirais-je qu’il fût la victime de sa bonne-foi ?

À ces sentimens, se joignait un vif désir de confondre Disenteuil ; pouvait-elle l’humilier davantage, qu’en lui préférant ce Robillard qu’il regardait comme le dernier de tous les hommes ? Elle s’y résolut, supposé que son père fût assez complaisant pour y consentir.

Le bon homme en fit d’abord difficulté, par la crainte de ce qu’on dirait dans le monde d’un pareil mariage ; mais sa fille lui fit entendre que ces discours ne seraient rien, en comparaison de ce qu’on dirait, si elle ne le faisait pas. Robillard avait vécu librement avec elle, sous les yeux du père à la vérité ; mais la malice de Disenteuil empoisonnerait ce commerce ; il se ferait un malin plaisir de conter cette histoire à l’oreille de qui voudrait l’entendre, et leur absence confirmerait tout ce qu’il dirait à ce sujet.

Monsieur Dupuis, moins persuadé des raisons de sa fille, que touché de l’amour qu’il lui croyait pour Robillard, qu’il aimait lui-même comme son fils, promit à Marianne de la laisser maîtresse absolue, si elle pouvait découvrir la retraite de son amant. Cela paraissait difficile ; la lettre n’était point signée, et il ne donnait aucune lumière sur le lieu dans lequel il irait au sortir de Paris. Marianne demanda au domestique, si l’homme qui avait remis le paquet n’avait rien dit qui pût faire découvrir la retraite de Robillard : on lui dit que non. Mais un laquais connaissait cet homme, et Marianne, s’étant transportée chez lui, apprit que celui dont elle s’informait, s’était engagé dans le régiment de monsieur le comte D***. Monsieur Dupuis le connaissait ; il fut avec sa fille le prier d’obtenir le congé de ce nouveau soldat. Le capitaine l’accorda de bonne grâce à son colonel, et Robillard qui était déjà à Thionville, eut ordre de revenir à Paris avec un sergent, sous prétexte de faire une recrue.

Le colonel ignorait l’intérêt que Marianne prenait à ce jeune homme qui vint lui remettre une lettre de la part de son capitaine ; il fut charmé de sa bonne mine ; et, après quelques autres questions, il lui demanda s’il connaissait monsieur Dupuis. À ce nom si cher, Robillard, saisi, crut sa perte assurée : l’adorable Marianne veut ma mort, dit-il au comte ; elle ne fera que l’avancer de quelques jours ; la douleur de l’avoir trompée, ne pouvait tarder de me mettre au tombeau ; mais je n’aurais pas attendu si long-tems, et je courais me précipiter dans les dangers, pour lui donner plutôt sa victime.

Ce discours était une énigme pour le colonel ; Robillard lui en donna la clé, et ce seigneur, touché du repentir et du mérite de ce jeune homme, craignant qu’effectivement Marianne n’eût dessein de se venger, lui offrit de l’argent pour passer dans les pays étrangers, et se soustraire à son ressentiment. Robillard lui marqua la plus vive reconnaissance ; mais il n’accepta pas ses offres. Je suis coupable, lui dit-il, et je mourrais content, si mademoiselle Dupuis pouvait éteindre dans mon sang la colère que je lui ai inspirée. Il voulait aller sur-le-champ se jeter à ses pieds ; le colonel s’y opposa, et envoya prier monsieur Dupuis et sa fille de passer sur-le-champ chez lui.

Aussitôt qu’il vit Marianne, qui lui demanda, avec empressement, s’il n’avait aucune nouvelle de Robillard, il lui prit les mains, et la regardant fixement : à quoi dois-je attribuer votre empressement, lui dit-il ? Tant de vivacité m’annonce beaucoup de haine ou beaucoup d’amour ; apprenez-moi laquelle de ces deux passions vous anime. L’amour, lui répondit Marianne, en rougissant ; et je ne sais pourquoi je rougis en vous le disant, puisque Robillard doit en arrivant devenir mon époux. Et tout de suite elle allait conter son histoire au colonel ; mais celui-ci, en l’embrassant, lui dit : belle Marianne, j’envie le sort de votre amant ; mais je crois qu’il le mérite ; vos sentimens vous rendent plus charmante à mes yeux, que votre beauté que j’ai admirée jusqu’à ce jour.

En même tems, le comte fit appeler Robillard qui, surpris de voir monsieur Dupuis et sa fille, se jeta à leurs pieds ; on lui annonça son bonheur, qu’il eut peine à croire. Le colonel promit à Marianne de faire avoir à son amant l’agrément d’une compagnie de milice ; et, trois jours après, le mariage s’acheva publiquement. Marianne, la veille de ce grand jour, écrivit la lettre suivante à Disenteuil.

« Vous me permettrez bien, monsieur, de vous témoigner ma vive reconnaissance, et de vous prier de me faire l’honneur d’assister à la célébration d’un mariage qui est votre ouvrage. J’avais déterminé de ne donner la main qu’à un noble, et j’entendais par-là un homme qui pensât noblement : j’avouerai que j’étais dans l’erreur, en ce que je pensais que les sentimens étaient une suite nécessaire de la naissance ; vous m’avez détrompée. L’amour, en inspirant à Robillard des sentimens dont vous n’aurez jamais la moindre idée, lui a donné à mes yeux des titres de noblesse d’autant plus précieux, qu’il ne les doit qu’à lui. Je l’épouse demain ; et, malgré l’horreur que votre procédé devrait m’inspirer pour vous, je me souviendrai toujours, avec plaisir, que je dois tout le bonheur de ma vie, au plus méprisable de tous les hommes ».

Le colonel tint parole à Robillard ; il s’arracha des bras de son épouse, et s’étant distingué à Fontenoy, sous les yeux du roi, ce prince s’informa de son nom, et, ayant appris son aventure du colonel son protecteur, il lui fit expédier des lettres de noblesse ; et, à la dernière paix, le fit passer dans un vieux régiment, où il a mérité l’estime et l’amitié de tous les officiers.


Séparateur