Contes d’une mère à sa fille/L’Infortunée imaginaire
À la librairie d’Éducation de Pre Blanchard, (p. 204-252).
CONTE V.
L’INFORTUNÉE IMAGINAIRE,
ET
LA PAYSANNE PHILOSOPHE.
Laure Selmours avait perdu ses parens en bas âge. Héritière d’une fortune considérable, elle était sous la tutelle d’une tante, dont elle était l’idole. Madame Melfort avait pour principe, que l’âge mûr et la vieillesse étant destinés aux peines, aux inquiétudes et aux douleurs de toute espèce, il fallait écarter de la jeunesse l’ombre même du chagrin et de la contradiction, et la laisser jouir de la plus heureuse saison de
devait passer loin de sa chère Marie, qu’elle retrouva l’année suivante avec un plaisir qui surpassait tous les autres.