Contes arabes (Basset)/Histoire des dix vizirs/Deuxième journée
DEUXIÈME JOURNÉE
e second jour, le second vizir, dont le
nom était Behréwân16, alla trouver son
maître et lui dit : « Que Dieu glorifie le roi !
Voici que ce jeune homme a commis une
action grave et honteuse contre la maison
royale. »
Le prince ordonna d’amener le prisonnier, sur les représentations de son ministre, et, lorsqu’il fut présent, il lui dit : « Malheur à toi ! Il faut absolument que je te fasse périr de la pire mort pour la faute que tu as commise, et que je fasse de toi un exemple pour les hommes. »
« Ô roi, repartit son fils, ne te hâte pas, car le souverain qui examine les conséquences d’une affaire, affermit et assure la durée et la solidité de son pouvoir. Quant à celui qui ne réfléchit pas aux résultats, il lui arrive comme au marchand ; le premier, au contraire, a le sort du fils du marchand. »
« Quelle est cette histoire ? » demanda le prince.
Le jeune homme reprit :