Chansons populaires du Canada, 1880/p221
c’est le bon vin qui danse
Toutes ces rondes nous viennent de France. Celle-ci, où il est question de vin et de raisin, laisse deviner facilement son origine étrangère. Il n’en serait pas ainsi s’il n’y était question que de vin seulement. Nos paysans ne font pas usage de vin, il est vrai, mais comme, dans les chansons qui nous viennent de France, ce mot vin revient très-souvent, ils l’emploient, à leur tour, dans les chansons qu’ils composent eux-mêmes ; ainsi, il y a dans Le p’tit bois d’ l’ail :
J’en ai ben quand je veux
mais ils n’emploient ce mot que comme terme générique
et plus poétique pour indiquer toute espèce de liqueur
forte.
La mélodie de cette ronde est très-bien. Ces deux parties alternantes, dont l’une grave et l’autre élevée, rappellent la formule psalmodique du « huitième ton » , bien connue de tous nos chantres d’église, et indiquée GG dans les vespéraux en usage dans la province.
Ce n’est point du raisin pourri,
C’est le bon vin qui danse !
C’est le bon vin qui danse ici,
C’est le bon vin qui danse.
Pass’ par ici-t-et moi par là,
Ce n’est point de mes amourettes ?
Ce n’est point de mes amourett’ ici,
Ce n’est point de mes amourettes.