Chansons populaires du Canada, 1880/p198

Texte établi par Robert Morgan,  (p. 198-199).


voici le temps et la saison


J’ai chanté cette mélodie à un citadin, qui l’a trouvée très-monotone et très-laide. Monotone, oui ; laide, cela dépend.

Cette mélodie (qui appartient au second mode du plain-chant ) est de celles qui n’ont de beauté que dans la bouche des gens de la campagne. Il y a quelque chose de triste et de doux dans la voix des campagnards qui donne un charme tout particulier à ces airs monotones dans lesquels semble se refléter toute leur existence. Il en est des voix des habitants de la campagne comme de leurs yeux. Leurs regards, accoutumés à embrasser l’horizon immense et des scènes uniformes, ont une quiétude, un calme, une monotonie si l’on veut, que l’on ne rencontre jamais chez les habitants des villes.





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Voi -- ci le temps et la sai -- son, Voi -- ci le 
temps et la sai -- son Ah! vrai, que les jour-
né’s sont lon -- gues, Ah! vrai, que les jour -- né’s sont 
lon -- gues! 

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Voici le temps et la saison
(bis)

Ah ! vrai, que les journées sont longues !

Les amoureux ont bien le temps
(bis)

D’ s’ en aller voir leurs jolies blondes.
  

Et moi qui suis dans les prisons,
(bis)

Je ne peux aller voir la mienne.

Ma mignonne a de blonds cheveux,
(bis)

Qui lui vont jusqu’à la ceinture.
 

— Mon amant, il n’est pas ici :
(bis)

Il est là-bas, dans ce navire.
 

— La belle, le connaissez-vous
(bis)

Par son beau chant et son beau rire ?

La belle, voulez-veus yaller ?
(bis)

Je vais aller vous y conduire.

La belle a eu le pied léger,
(bis)

Dans le navir’ s’est embarquée.
 

Quand ils fur’ nt à cent lieues sur mer,
(bis)

Une tempêt’ s’est élevée.
 

Le navire a coulé au fond ;
(bis)

Le beau avec sa mie.
 

Le contre-maître s’est sauvé
(bis)

Dedans sa chaloupe jolie.