Cham - Albums du Charivari/Revue fantaisiste
La science cherchant à savoir si la distraction n’amènerait pas d’heureux résultats pour combattre la trichinose. |
— Comment, Joseph ! te voilà maintenant charcutier ? — Oui, madame, la charcuterie a besoin aujourd’hui de gens de cœur pour faire face à la situation que lui fait la trichine. |
Bien contents, grâce à la trichine, de pouvoir mourir tranquillement dans leur lit au nez et à la barbe de messieurs les charcutiers. |
— Je n’achète pas un jambon comme ça ! faut que j’écrive d’abord dans son pays pour avoir des renseignements sur sa famille et ses relations. J’ai pas envie d attraper la trichinose. |
— N’approchez pas de mon cochon, vous avez peut-être mangé du jambon, vous allez lui communiquer la trichine. |
— Comment, toi, Joseph Prudhomme, tu t’es fait juif ! — Oui, madame, pour éviter la trichine. |
Les savans cherchant à s’assurer si la trichinose ne proviendrait pas d’un sentiment de dépit, les lions occupant seuls l’attention du public depuis quelque temps. |
— On parle d’un impôt sur les chats ? — Farceur ! il y a longtemps que vous le levez, cet impôt là ! |
L’IMPÔT SUR LES CHATS
Pauvres souris, ce n’est pas la peine de tant vous réjouir, on maintient les souricières ! |
Perdant toute pudeur et venant guetter les contribuables à la porte de la mairie. |
Ils vont se rencontrer à la porte de la mairie. Ça va être du gentil. |
Stratagème à employer pour attirer les nouveaux contribuables au bureau de la mairie. |
— Que voulez-vous ? on a mis un impôt sur les chats, j’ai reporté mes affections sur les rats. |
— Tu n’as fait que regarder ce monsieur blond tout le temps du sermon. — Mon ami, on prêchait sur l’amour du prochain. |
— Un instant ! votre quittance des contributions ? |
— François, je vous avais dit de vous informer s’il y aurait un sermon. — J’ai pas osé le dire à madame dans la crainte que ça ne lui fasse de la peine. On prêchait sur le maigre. |
— Joseph, pourquoi n’assistez-vous jamais au sermon ? — J’ai bien assez des galops que je reçois de madame. |
— Mon ami, nous n’avons rien à démêler ensemble. Là où il n’y a pas gras je ne fais plus mes affaires. |
— C’est effrayant une corpulence pareille ! pourquoi donc qu’il se fait voir ? — Pour prêcher le carême ! |
— Baptiste, je vous conduis au sermon et c’est comme cela que vous arrangez votre livrée ! tout le galon d’or est arraché ! — Madame on prêchait sur le mépris des richesses. |
— Tu vas aller tout de suite chercher le linge de la comtesse que je me dépêche de le laver. J’ai pas de chemise brodée à mettre pour le bal des blanchisseuses jeudi prochain. |
— Vous ne pouvez pas me donner mon linge la semaine prochaine ? — Impossible, faut que j’étudie le pas des Lanciers, c’est jeudi prochain not’bal. |
— Mesdames, descendez ! — Allons donc, c’est notre droit ! les cocotes dans la voiture des poules. |
— Chère amie, voyez donc ! c’est vraiment édifiant. Faut-il qu’ils suivent bien le carême pour se trouver dans un état pareil. |
Ah dam ! quand on est resté cinq mois sans rien faire on se rouille bien un peu. |
— Tu me mèneras voir ça ? — Faut que j’en cause avant avec mon médecin. |
Galilée découvre que la terre tourne ! Pourvu qu’il ne vienne pas à s’apercevoir un jour que la chance tourne aussi. |
Partant bien vite faire leurs malles pour Versailles. |
La machine balayeuse faisant preuve d’intelligence dans sa façon de nettoyer la voie publique. |
— Avez-vous vu les nouvelles balayeuses ? — Non, et vous ? — Moi non plus ! |
— Parait qu’il en est des balais comme des clous, un balais chasse l’autre. |
La pauvre lionne de Batty ne reconnaissant plus ses lionceaux depuis qu’ils ont été allaités par une chienne. |
— M. Batty est actuellement chargé de solder mes comptes. Vous le trouverez tous les soirs de neuf heures et demie à dix heures dans la cage aux lions. |
— Quel ennui ! les bains de mer qui me font tant de bien ! voilà qu’ils vont se mettre à la travailler ; elle n’aura plus rien de naturel. |
Émerveillé de la magnifique réclame que vient de lui faire Victor Hugo, Neptune lui abandonne son trident pour qu’il en fasse un porte-plume. |
— Hein ? Que penses-tu de Barbe-Bleue ? Un homme avec cinq femmes ! — À cette époque-là ! Mais aujourd’hui nous avons interverti les choses. |
— Grand Dieu ! comme mon mari me regarde ! il revient de Barbe-Bleue. Cette pièce lui aurait-elle ouvert des horizons ? |
— Je suis votre mari, madame ! vous ne sortirez pas sans moi, le mariage est une chaîne… — Oui, monsieur, une chaîne Benoîton ! Je sors de mon côté. |
— Diable de chien ! sauter ainsi après mon chapeau pour qu’on s’aperçoive que je lui ai pris sa chaîne pour m’en faire une coiffure Benoîton. |
Le choléra obligé de venir lui-même les réveiller pour les décider à s’occuper de ses affaires. |
— Messieurs, le choléra que nous sommes chargés d’étudier se trouve dans l’air : par conséquent, allons-nous promener. |
M. Gérome apportant quelques petites modifications à son costume d’académicien. |
M. Jules Janin s’habille en Turc en voyant combien ce costume a réussi à M. Gérome qu’il a fait admettre à l’Institut. |
Don Juan obligé d’avoir une voiture pour faire toutes ses courses. |
Ce pauvre commandeur ne sachant plus chez lequel don Juan aller souper. |
Pouvant seul souffler la question de droit qui se déroule dans la pièce d’Hèloïse Paranquet. |
— Paméla, je viens de me ruiner à la Bourse. — Oscar, l’auteur d’Héloïse Paranquet, vient de se faire connaître. J’ai toujours cru, vicomte, que la pièce était de vous. Je ne puis me faire à cette désillusion. Tout est fini entre nous. |
— Combien votre billet ? huit francs comme l’autre soir ? — Non, monsieur, quatre francs ! on connaît l’auteur. |
— Qué que tu fais comme ça sur le pont de Grenelle toute la journée ? — C’te bétise ! J’y fais des économies ! on ne paie plus. |
— Je vous donnerais bien dans la rue, mais pas sur le pont de Grenelle ! Je veux jouir du plaisir de n’y rien payer. |
— C’est une horreur ! Si tu as des reproches à m’adresser, c’est pas la peine de me les faire tout haut dans la salle Valentino. — Si, ma chère, c’est afin de m’exercer à y parler devant le public. |
— Mais qu’as-tu donc ? Tu passes toutes les soirées comme un hébété sans dire un mot. — À la salle Valentino, j’ai pris l’habitude de parler en public. Fais monter les gens qui sont dans la rue si tu veux que je cause. |
Le mari et la femme ne pouvant plus se donner le bras convenablement, l’un s’étant fait vacciner au bras droit, l’autre au bras gauche. |
— Pauvre cher homme ! où donc qu’il pourra se faire vacciner. |
L’armée française prise à son tour par le Trocadéro. |
Le directeur des Italiens bien obligé d’ouvrir sa caisse devant la Patti. Quelle est la serrure qui résiste au rossignol ? |
La coiffure du lampion pouvant joindre l’utile à l’agréable. |
— Ma chère, ils vont faire du spiritisme là-dedans ; parait que le fauteuil de M. Camille Doucet va parler et qu’un autre fauteuil va lui répondre. |
Soulouque profitant de son séjour à Curaçao pour se payer un hausse-col. |
— Vous venez pêcher dans les bureaux du journal. — Oui, m’sieu, à cause de la taxe. On veut me faire payer 10 francs la ligne, tandis que chez vous c’est cinq sous. |