Cham - Albums du Charivari/Qu’on se l’demande
Mais, imbécile, le fusil à aiguille justement n’a pas de chien.
— Je suis un honnête homme, madame était habillée quand j’ai fait prix pour son bain, maintenant que madame est déshabillée, je vois qu’il y a moitié moins d’ouvrage !… |
Le flot qui la porta recule épouvanté. |
— Madame a oublié son ombrelle ? ça ne fait rien. Je vas lui prêter mon baquet pour rentrer à son hôtel. |
— Combien pour vous baigner tous les deux ? Dame ! le chien c’est meilleur marché, ça se tire d’affaire tout seul,… c’est plus intelligent ! |
— Est-elle laide ! Si je la lâchais… elle ne sait pas nager… son mari serait peut-être reconnaissant. |
— Vous porter dans l’eau comme c’te dame là-bas ? C’est donc que vous vous démontez ? Vous n’avez pas la prétention que je porte tout ça à la fois ! |
— Examinez vous-même, madame, tout sable fin au fond. Voyez à votre aise, prenez votre temps. |
— Ça ne fait rien à madame, si je fais monter encore un voyageur ? |
— Petit imbécile, qu’est-ce que tu as à me regarder comme ça ? Tu me connais donc ? — Oui, m’sieu, vous êtes Porichinelle. |
— Comment faire, cette écrevisse ne veut pas me lâcher ? — Vous allez mettre votre jambe dans l’eau bouillante jusqu’à ce que l’écrevisse soit cuite. Elle vous lâchera après. |
— Mais arrêtez donc, cocher ! — Ah ! dame ! c’est que mon cheval est jeune. Il est dans le cas de conduire madame comme ça jusqu’en Angleterre. |
— C’est une horreur ! je n’ose pas sortir prendre mon bain. Un photographe qui me guette ! |
EN VACANCES.
— Ah ! mon dieu ! comme il sent le tabac, ton petit Charles ! LE COLLÉGIEN. — Ne me serrez pas trop, vous allez casser ma pipe qui est dans ma poche. |
— T’es frileux, dis ? t’es pas comme papa ; j’ai entendu dire qu’il jouait à la Bourse sans couverture. |
— Vous ne le tirez pas ? — La semaine prochaine. C’est un lapin domestique, je lui donne ses huit jours. |
— Mon enfant, choisissez le pays qui convient le mieux à votre santé, le collège vous y enverra suivant le nouveau règlement. — Monsieur, je demande un pays dans lequel il ne pousse pas des haricots. |
INTÉRIEUR D’UN LYCÉE DEPUIS LE NOUVEAU DÉCRET.
— M’sieu ! besoin d’aller au bord de la mer. — M’sieu ! besoin d’aller à Nice. — M’sieu ! besoin d’aller dans les forêts de sapins. (De mon temps on ne demandait pas à aller si loin pendant l’étude.) |
Les malheureux professeurs obligés de grimper désormais pour corriger les thèmes et les versions de leurs élèves qui réclament l’air des hauteurs.
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Pas bête ce lièvre arrangeant ses oreilles de façon à dégoûter le chasseur en lui faisant supposer qu’il a la maladie des bêtes à cornes.
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— Comment, madame, vous sortez de la maison de jeu au bras d’un nègre ? — Mon ami, c’est par reconnaissance. J’ai gagné à la couleur. |
Comme quoi tout n’est pas sucre à Candie. | À VENISE
— Le pont des Soupirs, s’il vous plait ? — Je ne soupire plus ! |
LE COMMISSAIRE-PRISEUR. — Permettez ! je ne puis pas commencer la vente comme ça. Il faut d’abord que les marteaux de votre piano soient mis d’accord avec mon marteau à moi. Allez chercher l’accordeur. |
— Cinquante francs la polka ! Très-bien, monsieur vous levez la main, à vous la polka ! — Mais c’était pour battre la mesure… — Inutile, monsieur, à vous la polka ! |
— Madame, c’est une infamie ! Je vous autorise à acheter une valse à l’hôtel des ventes, et vous profitez de cela pour vous faire adjuger en même temps le pianiste ! |
— Que signifie ? des pendules et des pincettes dans mon piano ? — Monsieur, tout ça va être vendu dans un même lot avec votre rêverie ! |
LA MUSIQUE AUX ENCHÈRES.
Le public profitant de la vente. |
— Messieurs, trente-cinq francs ! Vous l’avez entendue, une polka toute neuve ! — Permettez, monsieur le commissaire, il y a des notes dans cette polka, qui ont déjà servi. |
L’AVOCAT EN VACANCES. La veuve et l’orphelin effrayés eux-mêmes à l’aspect de la barbe de leur protecteur. |
— Jamais le gibier ne sortira d’un temps pareil, à moins que tu ne lui paies une voiture. |
On lit dans le futur dictionnaire de l’Académie : « Fort comme un Turc. » Expression passée de mode. | Bien détérioré, le pauvre dynamomètre. On est prié de ne pas taper dessus trop fort. |
La Prusse vous rendant votre domestique après son service dans la landwehr.
— Je compte maintenant sur monsieur pour me faire mon ouvrage. |
— Sergent, qu’en pensez-vous… tout le monde soldat, comme en Prusse ?
— Mais, malheureux, s’il ne reste plus de bourgeois, qui est-ce qui nous paiera la goutte ? |
Il a beau porter les culottes, paraît que ce n’est pas lui qui est le maître dans son ménage. | — Dites donc, vous ne donnez pas bonne mesure… — Monsieur, depuis le tremblement de terre, nous ne remplissons plus jusqu’au bord ; c’est une mesure de prudence. |
— Je vais prier le proviseur de te donner du lait le matin. — Dis-lui que je suis très-délicat et que le médecin me recommande le tabac. |
— Mon enfant, que penses-tu de la pièce de Joseph ? — Maman, combien crois-tu qu’on me donnerait de mon petit frère ? |
— Vous ne chargez votre fusil qu’à poudre ? — Toujours, depuis qu’en mangeant un perdreau je me suis cassé une dent sur un plomb. |
À UNE REPRÉSENTATION DE JOSEPH.
— À peine au sortir de l’enfance !… Comment trouves-tu ça ? — Tu sais bien que j’aime pas les mineurs ! |
— Tu ne conduis pas ton fils à la messe du Saint-Esprit ? — Ma chère, nous en voilà débarrassés, une messe ne me suffit pas. Je demande un Te Deum. |
L’EMBARRAS DU CHOIX.
Mon enfant, qu’est-ce que tu préfères, rentrer aujourd’hui à ton collège ou rester à la maison pour que je te mène chez le dentiste ? |
Les collégiens dont la santé exigera les Pyrénées auront les ours qui leur serviront de correspondants et les feront sortir le dimanche.
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PRIÈRE D’UN COLLÉGIEN.
— Madame, je vous en supplie, ne rentrez pas encore dans votre lit. Venez dans notre classe entraîner le professeur et tous nos livres. |
— J’ai perdu ! j’avais parié face. |
— Gourmand ! Déjà à la buvette ! |
— Excusez-moi, mais les chevaux aujourd’hui passent avant les dames. |
— Monsieur, ma poudre ne prend pas en plein air. — Mais alors, sur le champ de bataille… ? — Monsieur, quand on voudra faire la guerre on la fera en chambre. |
— Monsieur, avant de vous faire connaître ma poudre inexplosible, j’ai voulu d’abord vous faire apprécier les inconvénients de l’ancienne poudre. |
— Né malin, le peuple français finit imbécile. |
— Si vous n’avez pas le poids, je vous céderai un morceau de monsieur… Ça le gêne. |
— T’aimerais pas c’t’état-là, toi ? — L’état de maigreur, merci ! |
— Quelle injustice ! on l’applaudit… Eh bien, moi, pour avoir franchi un mur, on m’a collé pour six mois de prison. |
Labor coronat… Joliment vrai en matières de courses. |
— Dis donc, Gugusse, le nom de cette dame ? — J’en sais rien ; le programme ne donne que le nom des coureurs. |
— Bourgeois, faut-il aller chercher un peu de colle ? Monsieur ne tient pas ! |
— Tape-t-il son pauvre cheval ! — Ah ! bah ! madame lui rendra ça ce soir ! |
— Joseph, tu es fou !… descendre à la cave dans cette tenue ! — Écoute donc, elle est peut-être inondée ! |
— J’ai la conscience tranquille avec leurs inondations. Si l’eau a fait des bêtises, c’est toujours pas moi qui l’aurai jamais encouragée ! |
La Seine ayant bien de la peine à retrouver son lit depuis qu’elle a visité les caves. |