Cham - Albums du Charivari/Promenades au Jardin d’acclimatation
Quelque misérable lui aura volé sa fourchette !
Les tourniquets de la place de la Bourse transportés au Jardin d’acclimatation pour y rétablir leur santé fortement compromise.
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Cacatoès offrant leurs services à l’entrée du Jardin d’acclimatation aux personnes qui désirent un interprète pour causer avec les animaux.
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UN GARDIEN, ANCIEN MILITAIRE.
— Huit jours de salle de police, pour abandon de ton poste ! |
Tous les jeudis, au Jardin d’acclimatation, conférences pour les jeunes avocats qui désirent apprendre à parler. |
Miroirs sphériques destinés à corriger les personnes qui ont la manie de se regarder constamment dans une glace. | De la difficulté de se rendre bien compte de la physionomie de certains canards dont l’éducation laisse à désirer. |
LES CANARDS POLONAIS.
— Quelle horreur ! ils ne peuvent plus tenir sur leurs jambes, ces canards-là… tous ivres-morts ! — Parbleu ! ils sont polonais ! |
— La séquoia gigantesque de la Californie, s’il vous plaît ? — Faites donc attention, vous allez marcher dessus ! |
— Viens donc, au lieu de rester auprès de cette oie rieuse ! — Mais laisse-moi donc tranquille ! on s’imaginera que c’est moi qui lui ai dit quelque chose de très-spirituel. |
Le Jardin d’acclimatation cherchant à propager le canard armé. Comme ce sera agréable pour les chasseurs !
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PASSAGE DE LA GROTTE Les enragés ! Comme si le tourniquet ne leur suffisait pas ! |
Aspect de la ville de Paris, lorsque les propriétaires auront adopté l’ingénieux système exposé au Jardin d’acclimatation pour faire monter l’eau dans les maisons.
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— Gardien, l’autruche vient d’avaler mon chapeau ! — Madame, il faut que vous alliez l’attendre de l’autre côté ; elle va vous le rendre tout à l’heure. |
— Sapristi ! la grande Pénélope qui s’est pris le bec dans le nœud de ma cravate ! — Attends à ce soir ; Pénélope défait la nuit ce qu’elle fait le jour. |
— C’est dégoûtant ! vois donc comme le zèbre m’a mordu ! — Dame ! ça l’ennuie d’être seul de son espèce ; il a voulu te zébrer aussi ! |
— Ah ! sapristi ! qu’est-ce qu’il a donc après moi, le zèbre ? — Pardi ! avec tes brandebourgs, il te prend pour un pays ! |
Poursuivant M. Mélingue, parce qu’il lui a pris son rôle dans le Bossu. | — Pas possible ! il faut que tu lui aies dit quelque chose ?… — Je l’ai appelé Mayeux ! |
Le Yack, — dont toute la force réside dans son odeur. | — Ils devraient bien ouvrir les grilles, pour donner de l’air ; ça sent bien mauvais, par ici ! |
Nouvelle espèce de rat pour la destruction des chats. — Reste maintenant à inventer un nouveau chat pour manger les nouveaux rats.
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— Il est tellement rat, qu’il s’entête à se promener dans le même petit coin, dans la crainte qu’on ne lui fasse payer le terrain. |
CHEVAL JAVANAIS. Ou cheval de poche, pour les personnes qui désirent se soustraire à la taxe. |
Douanier ouvrant la malle du propriétaire d’un cheval javanais. |
— Je m’ennuie, à la fin, de cet animal de kangourou ! il a l’air de me prendre pour un pauvre ; il met la main à la poche chaque fois qu’il me voit ! |
— Comme si elle n’était déjà pas assez haut sur ses pattes, sans aller encore se percher sur la haute Égypte. |
— Ah ! sapristi ! qu’est-ce qu’il a donc après moi, ce canard mandarin ? — Parbleu ! il est furieux ; tu as la médaille de Chine ! |
M. Stanislas Julien, le célèbre professeur de chinois, se précipite dans la mare des canards mandarins pour aller traduire ce qu’ils ont sur le dos.
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— Oh ! Goddam ! cette autruche été une impertinente ! elle faire la parodie de la manière de marcher du femme à moâ ! |
— J’ai oublié de lui acheter deux sous de pain de seigle. Bah ! ces bêtes-là ont un si bon estomac ! je vais lui faire avaler la pièce de deux sous, cela reviendra au même. |
M. Biétry obligé de s’exercer à la course pour être à même d’apposer sa marque de fabrique sur les nouveaux lapins cachemires.
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La découverte du lapin cachemire forçant les fabricants de châles à ménager la chèvre et le chou. |
— Qu’est-ce que vous faites donc là, madame Barbanchu ? — Je m’exerce à me tenir comme c’te bête ; je dépenserai moitié moins de chaussure ! |
— Je te dis de regarder marcher celle oie et tu me regardes l’œil ? — Dame ! c’est que j’y vois la patte d’oie. |
— Grand Dieu ! le petit malheureux n’a pas lâché son pain de seigle à temps ! nous allons lui descendre tous les trois dans l’estomac ! |
LE LIBRE ÉCHANGE AU JARDIN D’ACCLIMATATION.
— Je t’ai payé un pain de seigle ; tu vas me donner une plume pour mon chapeau ! |
LE PÉLICAN DÉVORE SES FLANCS POUR NOURRIR SES ENFANTS.
le mari (à part). — Quelle chance que ma femme n’ait pas été pélican, tous mes enfants seraient morts d’indigestion ! |
LA POULE HUPPÉE.
— Tiens ! on dirait qu’elle attend quelqu’un ? — Ça ne peut être que son coiffeur. |
PROMENADE DE NOCE AU JARDIN D’ACCLIMATATION.
Le marié devient soucieux ! |
— Monsieur, qu’est-ce que vous donnez au grand lama ? — Je lui donne ma carte ; il m’a craché à la figure ! |
LE CORMORAN.
— Tu crois que le cormoran sort de table ? — Mais certainement ; tu ne vois donc pas qu’il se promène avec son rince-bouche ! |
Le Jardin d’acclimatation prenant toutes ses mesures pour que le flamant puisse résister aux rigueurs de l’hiver. |
— Lolo, pourquoi pleures-tu à la vue de ce mouton nain ? — Hi ! hi ! c’est qu’il n’y aura pas assez à manger ! Hi ! hi ! |
— Qu’est-ce qu’il nous veut donc, ce canard domestique ? — Pauvre diable ! il demande probablement que nous lui cherchions une place. — Mon ami, ne t’en occupes pas avant d’avoir vu ses certificats. |
LA SERRE CHAUDE.
— Adolphe ! qu’est-ce que tu as donc à crier ? — Maman ! c’est cette vilaine plante ; j’ai peur qu’elle ne me morde ! |
À L’AQUARIUM.
— Dis donc, ma bonne, qu’est-ce que c’est donc qu’un aquarium ? — Parbleu ! c’est le théâtre Guignol des poissons. |
— Ma femme qui a la rage de me faire faire maigre ; je ne serai pas fâché de la dégoûter du poisson. |
Excellents résultats obtenus pour l’acclimatation des goujons ; poissons inconnus jusqu’ici en France. Prochainement la fermeture pour cause de décès.
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— Le cerf d’Aristote !… faut-il qu’il ait peu de cœur, pour gambader comme ça, tandis que ce pauvre cher homme d’Aristote est mort ! |
— Mon ami, est-il vrai que cela fait mourir de regarder la tête de l’Antilope Gnu… Pline l’a dit ! — Il n’y a pas de danger ! il ne faut pas écouter ces bêtises-là ! |
Notaire attaché au Jardin d’acclimatation pour y rédiger le testament des personnes qui ont envie de regarder la tête de l’Antilope Gnu dont la vue fait mourir.
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Moyen bien simple pour neutraliser les dangereux effets du regard. |
— Tiens ! z’une fabrique de pompons ! — Parbleur ! c’est pour l’infanterie de marine. |
— Mais ôte-toi donc de là ! tu vois bien que tu leur fais peur ! ils te prennent pour une baleine ! |
— Quelle horreur ! des vrais hommes, ma chère ! les gros qui dévorent les petits ! |
— Vois donc, papa, toutes ces démolitions dans l’intérieur de l’aquarium ! est-ce que les poissons vont avoir des boulevards ? |
— Le tapir ! c’est l’ambition, qui l’a défiguré ! Il voulait passer éléphant, et il n’a jamais pu pousser les choses assez loin pour y arriver ; c’est bien fait ! |
— Tiens ! ils se boudent donc, les frères Girot ? |
LA SERRE CHAUDE.
— Maman, Laisse-moi lui acheter un pain de seigle, à cette plante ? |
— L’antilope Nigaud ! je crois bien ! cette imbécile-là ne sait seulement pas où ce qu’on porte sa barbiche ! |