Cham - Albums du Charivari/En Pologne
sortir les mains des poches à moâ !
Le Phœnix renaissant de ses cendres. | DÉMOLITION POUR CAUSE D’UTILITÉ PUBLIQUE.
— Gare là-dessous ! |
— Grand Dieu ! la Vérité ! ne la laissons pas passer, nous serions perdus ! |
Tâchant de se diriger au milieu d’un brouillard. |
Voulant marcher en avant en s’appuyant sur le traité de 1772. | La Prusse. — Mon amie, je ne puis plus vous caler ; l’opinion publique est trop contre moi ! La Russie. — Ah ! sapristi ! je suis perdue !… On va s’apercevoir que je ne suis pas solide sur mes jambes ! |
LA SITUATION.
— Mon brave Moscovite, vous le voyez, vous avez tout intérêt à ne pas me faire reculer ! |
DERNIÈRE DÉPÊCHE RUSSE. « Nous avons le dessus ; le Polonais est terrassé ! » |
Le Cosaque. — Par saint Nicolas ! je crois que j’aimerais encore mieux prendre part à la souscription qui doit lui acheter un fusil ! |
— Ma chère, il faut changer de vêtement ; celui-là ne vous garantit plus de rien ! |
— Mais ce sont des enragés ! ils l’ont donc tous lu, ce fameux discours ! |
— Sont-ils bêtes, ces Polonais ! À quoi diable cela peut-il servir, des mécaniques comme ça ! |
À VARSOVIE.
— Ces brigands de Polonais, à force de m’agacer, me feront mourir ! — Cher ami, j’ai prévu le cas ; aussi, j’ai acheté une jolie robe rose pour porter ton deuil ; tu as défendu le noir. |
— Misérable ! tu cires mes bottes avec du blanc d’Espagne ! — Mais puisque monsieur a défendu le noir ! |
— À l’amende ! le deuil est défendu ! |
— Tu vas conduire ce malade à la citadelle ! — Mais, général, il n’est pas habillé en noir… — Il a une médecine noire dans le ventre, cela me suffit ! |
Se démenant contre l’horizon politique qui, en dépit de ses ordonnances, s’est mis en noir. | L’ordonnance concernant les lanternes mettant le gouverneur dans la nécessité de faire d’abord comprendre à ses soldats la différence qu’il y a entre des vessies et des lanternes.
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— Nourrice, vous allez me suivre à la citadelle ! — Mais, j’ai une lanterne et mon nourrisson aussi — C’est possible, mais la poupée de votre nourrisson n’en a pas ! |
Le gouverneur se promenant le soir éclairé intérieurement d’après le système Godillot, afin de donner l’exemple aux habitants de Varsovie.
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Le Patron de la Pologne obligé d’avoir sa lanterne tout comme les autres. | Regrettant son décret des lanternes en reconnaissant que cela pourrait bien leur tenir chaud pendant l’hiver.
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— À la citadelle, misérable ! — Mais j’ai une lanterne ! — Une lanterne comme chiffonnier ; mais il t’en faut encore une autre comme Polonais ! |
— Par saint Serge ! voilà plus d’une heure que je crie après votre lanterne, qui n’est pas allumée ! — Cela ne m’étonne pas ! c’est une lanterne sourde. |
LE POLONAIS MALGRÉ LUI.
Palmerston. — Que m’apportez-vous là, monsieur John Bull ? John Bull. — Un costume polonais. — Mais, mon ami, la Politique… — Endossez le polonais. — Mais… — Allons, je vois qu’il faut vous aider à le mettre. |
— Monsieur John Bull, la Pologne sonne à votre porte. — Laisse-la sonner ; apporte-moi encore du bois ! |
— Les objets chauds sont interdits en Pologne. — Ce n’est pas une raison pour prendre ma montre ! — Si fait, je la considère comme bassinoire. |
La Prusse ayant voulu mettre le doigt entre l’arbre et l’écorce. |
Le président des États-Unis faisant faire un tour de promenade à l’amiral russe pour lui faire voir les produits du pays. | — Comment faites-vous donc pour vous entendre ? Vous voulez qu’on traite les nègres comme des blancs, et lui traite les blancs comme des nègres ! |
— Eh bien, nous cessons de nous battre ? — Il n’y a plus de plaisir, on ne nous regarde plus ; tout le monde regarde faire les Polonais ! |
— C’est pas gentil de s’occuper rien que des Polonais ! nous avions donc oublié ces pauvres petits Circassiens, mon chéri ? |
Les nouvelles de Pologne changeant un peu le cours de leurs idées. | — Une idée ! si nous prêtions nos canons aux Polonais ? — Ma foi ! ce serait peut-être moins bête que de nous en servir contre nous-mêmes ! |
— Je veux m’en aller, vous abusez de ma personne ! Cela devient stupide, à la fin ! vous serez cause qu’on se dégoûtera complètement de moi ; j’ai mieux à faire ailleurs ! |
Le Nord et le Sud finissant par tomber d’accord sur un point. |
— Bonhomme Hiver, j’ai déjà eu recours à toi en 1812 ; tu me reconnais ? — Je crois bien ! toujours le même. |
— Général, d’après vos ordres, tous les vêtements chauds sont arrêtés à la frontière. — Très-bien ! j’aperçois deux chemises ; c’est très-chaud, deux chemises ! j’interdis l’entrée des chemises. |
— Mon ami, la Russie ne désire pas votre mort ! vous pouvez aller chez votre tailleur vous commander des habits de Nankin. |
— Ah ! qu’on est donc bien ! quand on pense que les Polonais sont sans couvertures ! |
Se mettant couturière et marchande de modes afin que les dames de Varsovie soient bien habillées à sa fantaisie. | — C’est décourageant ! en lui défendant les vêtements chauds, je n’ai fait que l’aguerrir au froid ; tandis que moi, je ne cesse de m’enrhumer ! |
Prenant tous les moyens possibles pour essayer d’en finir avec les Polonais avant le printemps. | — Mon mari Radama n’est pas mort ! se serait-il caché chez vous ? — Impossible, majesté, le noir y est défendu ? |
Cet excellent général faisant fabriquer tous les fonds de chapeaux polonais d’après celui de Bertrand de l’Auberge des Adrets, dans la crainte qu’ils n’aient chaud à la tête l’hiver.
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— Cinquante coups de fouet à celui-là ! il n’a pas sa lanterne. |
— Vite en Sibérie, le noir est prohibé. — Mais c’est mon charbon… — Il ira en Sibérie aussi. |
— Le voilà en arrêt, nous tenons les Polonais ! Vite une dépêche à Saint-Pétersbourg pour demander du renfort ! |
— Sus aux Danois ! aux armes ! Sus au Holstein ! — Je vois ce que c’est ! il vient de se griser avec ça ! |
— Je suis éreinté ! je viens de fêter l’anniversaire de la victoire de Leipzig. — Mon vieux, vous avez le temps de vous reposer ; vous n’avez que cette victoire-là à fêter dans toute l’année ! |
La Saxe et le Hanovre se disputent l’honneur de remplir la mission dont les a chargés la Confédération germanique. | — Gare au Danois ! Méfiez-vous ! |
— Joseph, un peu de charlotte russe. — Jamais, madame, jamais ! plus rien de commun entre eux et moi ! |
— Qu’est-ce que vous venez réclamer ? vous n’êtes pas dans la catégorie des ouvriers cotonniers. — Dame ! il me semble que la question du servage et de la Pologne me fait filer un bien mauvais coton ! |
— Et ton Russe ? — Ma chère, je lui ai donné huit jours pour se faire naturaliser Polonais. |
— C’est une horreur ! tu as donné une tripotée à mon Russe ! — Ma chère ! ça fait partie de mon costume ! |
— Ne mettez pas votre paletot noisette, ou je mettrai ma criméenne. |
— Mon brave, vous versez des larmes sur la Pologne ? — Elle a fait bien autre chose pour nous ! elle a versé son sang ! |
Ce joujou-là l’ennuie, qu’on lui donne autre chose. | — Mais venez donc ! je la vois parfaitement, la question polonaise ! elle est là dedans ; faut pas la chercher ailleurs ! |