Cham - Albums du Charivari/Paris pour rire

Journal le charivari (7p. 71--).

Paris pour rire
Paris pour rire
filet
filet
ALBUM
DE 60 CARICATURES

PAR
CHAM
— Fallait m'emprunter mon bonnet à poil tout de suite !

PARIS
ARNAULD DE VRESSE, ÉDITEUR
55, RUE DE RIVOLI, 55

— Grand dieu ! faut-il qu’il lui raconte des horreurs pour que ses cheveux lui dressent comme ça sur la tête !

— Petite sotte ! vous me laissez sortir sans mon manchon !

— Madame ne l’a donc pas sur la tête ?

La section offrant des dangers, les frères Siamois se contentent de faire passer leur ligament au laminoir.

Le plus sûr moyen pour les Siamois de se diviser : faire tous deux la cour à la même cocotte.

En quoi consistera cette année le grand prix de l’Exposition hippique ! Quelle épigramme !

Vélocipède calculé de façon à pouvoir parcourir toute la ligne de Lonchamps en courant sur le haut des voitures.

Montés sur des jambes de bois après avoir satisfait à la foire aux jambons.

— Tu étrangles ? Tu n’as mangé qu’un œuf.

— On s’est trompé ! On m’a servi un œuf de Pâques : j’ai avalé un jeu de quilles.

Poussés à bout, les voyageurs finissent par faire des barricades dans l’intérieur des omnibus.

— Méfie-toi, Paméla, je l’ai rencontré en omnibus ; ses pièces d’argent ne passent pas.

— Conducteur !…

— Je suis myope ; allez chercher deux témoins pour attester le millésime de vos pièces d’argent.

ESPÉRONS-LE !

Le refus des pièces de monnaie finissant par jouer un mauvais tour aux omnibus.

ARMEMENT PROCHAIN DES CONDUCTEURS D’OMNIBUS.

— Je n’accepte pas cette pièce de monnaie !

Le professeur de la chaire homéopathique touchant ses appointements à très-petites doses.

EN 1870.

— Mais, il y a de l’eau dans votre lait.

— Toujours, depuis l’inondation de 1868.

LE MARCHEPIED DE L’AVENUE DE L’IMPÉRATRICE.

Venant pour profiter du marchepied et y trouvent un ivrogne.

— N’y a plus que là-dedans que je trouve de l’ouvrage !

— Toutes les deux sur mon fauteuil à musique ?

— Maman, c’est un morceau écrit par deux, pour quatre mains.

Vert-Vert guetté à sa sortie.

— M. Capoul, où est-il ?

— Monsieur le régisseur, il a disparu ! on l’a mis dans un œuf de Pâques.

— S’ils disent la messe à c’te heure-ci, à quelle heure chanteront-ils les vêpres ?

— Vous voulez une loge ?

— Non, monsieur ; je voudrais faire dire des messes.

Ça n’est plus dans le nez maintenant, mais dans le cœur que ça me chatouille !

Le combat entre monitors remplacé aujourd’hui par la lutte entre Moniteurs.

CONSEILS DU CHARIVARI À L’UNIVERSITÉ.

Au parloir asseoir les parents sur des trapèzes, afin de mettre les collégiens dans la nécessité de faire de la gymnastique s’ils veulent se rapprocher de leurs familles.

— Excusez-moi, monsieur le proviseur, comme la gymnastique est obligatoire, j’ai pensé que la tunique et le pantalon le gêneraient peut-être.

— Quéque vous avez à me renifler mes journaux ?

— Il me semble que pour un sou les nouvelles ne doivent pas être aussi fraîches !

— C’est moi qui vais te le lâcher ! Un journal à un sou dans sa poche, grigou !

— Dans le récit du journal à trois sous, ce monsieur avait 30 000 francs de rente, et dans celui-ci 10 000 fr. de rente.

— Ah ! dame ! un journal à un sou ne peut lui donner que trois fois moins.

— Je crois que monsieur et madame vont aller aux eaux ?

— Auxquelles ?

— J’ai entendu madame parler de l’eau des fées.

L’ours blanc du jardin des plantes n’ayant pu se procurer une quantité suffisante d’eau des fées.

— Malheureux ! tu ne crains donc pas de faire blanchir mes cheveux avant l’âge ?

— Papa, ce n’est plus une considération pour moi depuis l’eau des fées de madame Sarah Félix.

SALON DE 1869.
Portrait de M. Lecoq.
Lecoq.
Lecoq.

— Il aime les tableaux votre mari ?

— Beaucoup ! Ça le fait dormir.

— Je viens d’y coller l’étiquette qui était sur mon buste ; on sera convaincu que je suis faite comme ça.

— Il est ressemblant M. Duruy ! C’est à croire qu’il va vous coller.

— Le trône d’Espagne ! Merci qu’on s’asseoira là-dessus ! C’est pas un siège, c’est une raquette !

— Malheureux ! t’endormir sur la voie publique ! Tu ne sais donc pas qu’on peut te poser la couronne d’Espagne sur la tête !

— On vient vous offrir la couronne d’Espagne.

— Ah ! sapristi ! dites que je n’y suis pas.

Gare le ramasseur de bouts de cigare.

— Il était temps que tout cela finisse ! Voilà la première fois que tu embrasses ta femme depuis les élections.

— Dans six ans je serai électeur ; pour qui voterai-je ?

— Elle ne va pas bien depuis quelques jours.

— Elle aura été agitée par les élections.

— Mon ami, tu n’as pas été réélu : je pense que tu vas chercher une place.

La France venant de relayer de rudes coursiers, ma foi !

Fermeture de la véritable Exposition des volailles grasses. En ont-elles mangé ces poules !

UNE ALERTE AU CAMP DE SAINT-MAUR.

Se laissant surprendre par l’ennemi.

Don Quichotte n’étant plus le chevalier de la triste figure, à la vue de ses recettes au Théâtre-Lyrique.

3555. — M. LE PÈRE.

La colique sous les romains.

— S’être entêtés à faire de la peinture, tandis qu’ils auraient gagné tant d’argent à coller des affiches pen-(…)élet ![illisible]

Alphonse, tu me connais ! Je vais aller embrasser le gardien, si tu ne me jures pas tout de suite que j’aurai mon pastel par M. Brochard.

— Ils me font suer avec leur Exposition ! Qu’ils trouvent donc un peintre plus exposé que moi !


Paris. — Imprimerie A.-E. Rochette, boulevard Montparnasse, 72-80