Cham - Albums du Charivari/Paris au crayon

Journal le charivari (7p. 39--).

PARIS AU CRAYON
filet
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ALBUM
DE 60 CARICATURES

PAR
CHAM
AUX INVALIDES.
— Pas fâché qu’on ait doré le dôme, on s’occupe
moins de mon nez qui est en argent.

PARIS
ARNAULD DE VRESSE, ÉDITEUR
55, RUE DE RIVOLI, 55

Rien de mauvais comme les courants d’air. Mieux vaut qu’une porte soit tout à fait ouverte.

— Monsieur, c’est encore remis ; revenez à la fin du mois prochain !

— Décidément vous ne ménagez pas plus ma chaussure que mon amour-propre.

DÉPART DES HIRONDELLES.

— Voyez-vous l’instinct de ces pauvres bêtes ! elles n’ont pas envie de se trouver là au 29 novembre.

FÉERIE PARLEMENTAIRE DANS LE GOUT DES PILULES DU DIABLE.

— Allons, bon ! il était ici, le voilà là-bas, maintenant !

— Mais c’est pas mon député que je vois là.

— Tu ne vas pas me rester encore deux mois à ne rien faire ! Mets-toi là et bâcle-moi quatre lois avant ton dîner.

AU MOIS DE NOVEMBRE.

— Pas facile de trouver la porte d’entrée, grâce aux brouillards ; ils chercheront jusqu’au beau temps, faut espérer…

— Le 26 octobre le concierge du corps législatif remplacé par un suisse en bois incapable de leur tirer le cordon.

MODIFICATION APPORTÉE AU BÂTIMENT DU CORPS LÉGISLATIF.
La porte principale devenant la porte de sortie.

— Ne le faites pas parler ! Mon mari est député, il se repose la langue pour l’ouverture.

RÉOUVERTURE DE LA CHAMBRE.

M. Gagne poursuivant les députés pour les extirper avec son archi-levier.

— Je veux qu’on m’obéisse !

— Je ne suis pas ton candidat : fiche-moi la paix.

— Eh bien, docteur ?

— Une simple agitation électorale ; il peut en surgir une crise favorable.

— Décroche moi ça et qu’on le jette à la borne.

— La séance du Jeu de paume ?

— C’est un serment, je n’en veux pas !

— Chers électeurs, vous allez voir si je suis un gaillard à bien défendre vos intérêts !

— Chacun ses armes, pas vrai ?

Soumis au régime du mandat impératif. Les électeurs sont seuls juges du moment où il doit se moucher.

— J’ai eu tort d’accepter le mandat impératif ?

— Oui, monsieur, c’est moi, votre femme, qui ai seule le droit de vous faire marcher !

— Il s’agit de bien essuyer les verres de ses lunettes, on m’a mis dedans si souvent !

— Baptiste, vous le faites joliment marcher, votre maître !

— Ah ! dame ! il a accepté le mandat impératif ? et je suis un de ses électeurs.

— Chère amie, en marchande de poissons ?

— Mon mari a accepté le mandat impératif ; je suis obligée de me faire peuple pour en obtenir quelque chose !

AU MOMENT D’ENTRER.

— Que diable avais-je donc promis à mes électeurs ? Voilà que je l’ai complètement oublié.

LE MANDAT IMPÉRATIF.

— Faites voir votre bulletin de vote si c’est bien celui-là.

— Que le club vote pour vous ? Comment êtes-vous venus ici ?

— Je suis venu tout seul.

— Tout seul ! Trop d’initiative pour le mandat impératif. Nous ne votons pas pour vous.

UN DÉPUTÉ AU RESTAURANT.

— Que veut monsieur ?

— Hélas ! je ne veux plus ! le mandat impératif a éteint chez moi cette faculté !

ENTRÉE DE L’HIVER.

C’est là-dedans que ça va chauffer !

Les vieux journalistes seuls admis dans la nouvelle tribune du Sénat afin de ne pas détruire l’harmonie.

Arrivant heureusement au port après avoir évité les écueils.

Colin-maillard.
21 NOVEMBRE

— Canonniers, à vos pièces et visez juste.

— Quelle poigne ! Vous êtes préfet.

Les vieux huissiers du Sénat se signant en passant devant la tribune des journalistes.

Le mur de la vie publique.

Il faudra bien qu’ils se décident à m’appeler pour pousser à la roue.

— Vous étiez légitimiste autrefois ?

— Oui, messieurs, j’ai été blanc, mais depuis l’Eau des Fées je ne le suis plus.

— Ma chère, j’ai cru qu’un dîner était considéré comme une réunion publique, j’ai engagé le commissaire de police avec son écharpe.

Les faux aveugles eux-mêmes ne pouvant y résister.

NOUVEAU RÈGLEMENT PROPOSÉ PAR LE CHARIVARI.

— Les députés centre gauche ne pourront siéger qu’assis sur la partie gauche de leur… centre.

— Les farceurs ! je ne leur mettrai jamais autant de colle derrière qu’ils en ont mis dessus.

Les orateurs de la gauche ne parleront pas à la tribune dans le même sens que les autres.

Espérant qu’il n’y verra rien pendant qu’on l’embrasse.

Rien de dangereux comme les enfants quand ils se mettent à jouer avec des allumettes.

Attendant que le marchand n’ait plus l’œil sur sa marchandise.

— La poire est mûre. Si ce n’était ce diable de garde-champêtre !

CREUSANT UNE FOSSE.
Pour qui ?
UN COUP CONTESTÉ À LA ROULETTE DE BADE.

— Un instant pas si vite !

Se préparant à donner la dernière couche. Un rapprochement difficile.

— La Chatte blanche ! Voilà minette qui ne se contentera plus de mon poêle ; y faudra des feux de Bengale aussi !

La santé de l’obélisque exigeant les plus grands ménagements pendant l’hiver.

L’enseignement gratuit et obligatoire dans l’empire ottoman amenant le petit Français à rougir devant le petit Turc.

— Reste donc ; écoute : l’hymne des Girondins.

— Je m’en souviens. Chaque fois que je l’entendais on me demandait des lampions après.

— Comment ! vous vous laissez calotter ?

— Que voulez-vous, toutes les valeurs sont en baisse, la mienne comme les autres !

— Ta robe fait frou-frou ; je ne veux pas de ça : je sais maintenant où cela mène le mari !

FROU-FROU.

— J’avais trop ri à leur Grande-Duchesse, ils me font bien expier cela aujourd’hui.

— Maman, vois donc c’te bête. Vous ne vous entendez donc pas tous deux sur la manière de porter le chignon ?

— Pour M. Chasles.

— Si c’est de M. Newton ou de M. Pascal, vous pouvez la remporter !

— Ma fille est pleine de vertus.

— Plaine des vertus ? Quelle horreur !

AVIS AUX PASSANTS.

La spirituelle pièce de Louis Leroy mettant à la mode les duels aux fenêtres !

— Pas possible ! Tu as trop chaud avec ta chemise ?

— Parbleu ! j’ai l’habitude de jouer dans les féeries.


Paris. — Imprimerie A.-E. Rochette, boulevard Montparnasse, 72-80