Cham - Albums du Charivari/Olla-Podrida

Journal le Charivari (6p. 277--).
OLLA-PODRIDA
PAR




Celui qui tient toujours la corde dans les courses
de printemps.



CHEZ ARNAULD DE VRESSE, EDITEUR
55, RUE DE RIVOLI.
Paris — Imprimerie J. Voisvenel, rue du Croissant, 16.
À L’EXPOSITION DE PEINTURE.

— Cré nom ! soutiens-moi ! Théophile Gautier qui s’arrête devant ma toile !

SUCCÈS D’UN PEINTRE DE BATAILLE.

LE FACTIONNAIRE. — Halte là ! Caporal, venez r’connaître… patrouille !

Membre du comité révolutionnaire faisant de la terreur avec son nez.

— Monsieur, je désirerais acheter de la rente.

— Madame se trompe, c’est une exposition de peinture ici.

— Mais, monsieur, il y a un tourniquet à la porte !

Inconvénient d’avoir mis les peintres autrichiens et les peintres italiens dans la même salle.

— Tiens : mais c’est Chipotard !

— Oui, mes amis. On a refusé mon tableau, je vais le représenter maintenait comme peintre étranger.

— Quelle horreur d’homme que ce M. Yvon ! En a-t-il tué du monde ! On ne le mettra donc pas en prison ?

Le docteur noir fait une visite à l’Exposition et reconnaît le buste du docteur Velpeau exécuté par Dantan jeune.
LA SALLE RÉSERVÉE AUX PEINTRES ÉTRANGERS.

— Dis donc, comprends-tu quelque chose à ce tableau ?

— Ma foi non ! c’est peint en anglais.

Peintre étranger s’en prenant au gardien de ce que son tableau n’est pas bien placé.

— Que pense milord des Troyon ?

— Oh ! moi pas venir ici pour les Troyon, moi venir pour les rognons.

— Oh ! yes ! vous avez trompé moà ! Le catalogue à vous pas complète. Moi trouvé pas le prix des biftecks que moi vouloir manger au buffet.

— Pourquoi diable montes-tu toujours des chevaux si maigres ?

— Le système des compensations, mon cher. Il y a un poids réglementaire pour l’homme et le cheval.

Les courses de chevaux offrant cette année un certain intérêt par suite d’un nouveau poids supplémentaire.

— Fouchtra ! donnez-moi la main, nous chommes pays !

— Mais non, laissez-moi tranquille !

— Chi fait. Vous n’êtes pas un homme, puisque vous avez un voile ; vous n’êtes pas une femme, puisque vous avez de la barbe. N’étant ni homme ni femme, vous êtes Auvergnat !

— Pardon, Monsieur ; y a-t-il des nouvelles ?

La saison des bains ouvrant cette année le 27 mars.

Toujours pour l’amélioration des chevaux.

— Tiens, c’est drôle ! j’avions pas encore vu des conscrits si vieux que ça !

AVIS IMPORTANT.
Grâce aux libations, le jockey fera bien de tenir la corde, surtout celle de son escalier lorsqu’il rentrera.
M. de Lesseps bien décidé à les faire fusionner. La rente se soutenant moins bien depuis qu’il y a une buvette à la Bourse.
AVANTAGE DU BUFFET.

— Vous jouez à la Bourse ?

— Oui ; mais dès qu’il y a un buffet, je ne joue plus que des bouteilles de bière.

LE GARÇON. — Je vais vous rendre votre monnaie tout à l’heure. Je vais tenter un coup de bourse sur votre pièce. Je vous rendrai dessus dès que j’aurai réalisé un bénéfice.

À CANTON.

— Qu’est-ce que tu fais là-dedans ?

— Capitaine, je cours après un brave ; j’ai pris un fiacre, je ne l’attraperai jamais sans cela.

L’EMPEREUR DE LA CHINE. — Tout est à la paix ! Il me semble cependant… Mais non, c’est moi qui me trompe, puisque c’est sur le journal.

— Mais c’est ma femme que vous avez là ! ! !

— Chinois, tu me fais pitié ; tu n’entends décidément rien à la civilisation.

— Oh ! la, la ! C’est pas ça le jeu du casse-tête chinois.

— Mais si fait ! Je vous tape sur la nuque, ça doit être ça.

M. Nestor Roqueplan aidant la mémoire de sa chèvre au moment où elle doit traverser le pont. LE PARDON DE PLOËRMEL.
M. Meyerbeer s’est élevé si haut cette fois qu’une chèvre a pu seule le suivre dans son ascension.

— M. Roqueplan a joliment bien monté l’opéra de Meyerbeer.

— Belle malice ! il a tout monté avec une chèvre.

— Pourquoi ne m’avez-vous pas monté de l’eau dernièrement ?

— J’avions fait une pièche avec monchieu Meyerbeer pour l’Opéra-Comique. Faut la voir ma cachecade ! Fouchtra !

Le souffleur du théâtre de l’Opéra-Comique autorisé à avoir une gaule à la main afin de pouvoir tenir à distance la nouvelle actrice engagée pour l’opéra de l’illustre Meyerbeer.
APOTHÉOSE DE M. MÉRY.
M. Méry paraissant en scène à la fin de l’opéra d’Herculanum.
L’éruption du vésuve dans l’opéra d’Herculanum dépassant toutes les espérances.
L’Africaine stationnant devant le théâtre de l’Opéra-Comique avec la conviction que M. Meyerbeer lui fait quelque infidélité.
L’OPÉRA AUX CHAMPS-ÉLYSÉES.
Guignol tenant tête à Robert le Diable et aux huguenots qui veulent envahir son territoire.
L’OPÉRA AUX CHAMPS-ÉLYSÉES.

— Mon ami, tu es d’une distraction ! Je t’assure que nous nous trompons de théâtre.

Les joueurs de cochonnet gênant la sortie de la nouvelle salle de l’Opéra construite aux Champs-Elysées. L’OPÉRA AUX CHAMPS-ÉLYSÉES.
Poste où l’on pourra retrouver son domestique à la sortie du spectacle.
Retour au bal masqué lorsque l’Opéra sera aux Champs-Élysées.
Après avoir transplanté les arbres on transplante les théâtres, la mode du jour exigeant que rien ne soit a sa place.
Les chanteurs de l’Opéra très humiliés de se trouver sur la même ligne que les autres acteurs des Champs-Élysées.
L’OPÉRA AUX CHAMPS-ÉLYSÉES.
Bertram refusant de suivre le répertoire, sa position de démon lui interdisant le séjour des Champs-Élysées.

— Souper, 75 fr. ! Saprelote ! je les écouterai une autre fois, les bébés qui voudront faire la dînette avec moi !

Bébé à la recherche d’une vache à lait pour lui servir de nourrice.

— J’ai une faveur à te demander, mon ami, laisse-moi aller au bal masqué ce soir.

— Toute seule ?

— Mais non ; que t’es bête ! j’y trouverai bien un monsieur pour me reconduire.

— Est-il méchant ce bébé, il enlève le morceau !

— On fait ses dents, mon cher.

— Il ne me manque rien ?

— Si fait, tu manques de crinoline.

— Mon portrait a été refusé à l’Exposition ?

— Oui, madame ; le factionnaire n’a jamais voulu le laisser entrer, parce que votre chien n’est pas muselé. Vous me devez des dommages-intérêts.

Un monsieur cherchant à s’abriter de la pluie sous un des arbres du boulevard. L’ogresse les avalant à mesure qu’ils grandissent.
Ce pauvre Faust se voyant mettre à toutes sauces. LE CONSERVATOIRE DES CANARDS.
Les Bottes de Bastien ! C’est agaçant cet air-là, surtout quand on n’a pas de chaussure soi-même !

— Voilà deux heures que ton crétin de Bastien a des bottes, bottes, bottes ! Tiens ! voici les miennes pour changer !

Le docteur noir auscultant ses malades avec les trompettes de M. Sax. Le docteur nègre venant proposer au docteur Velpeau de se… piquer la gorge avec lui.
M. Sax soignant le docteur nègre, qu’une polémique rentrée a mis au lit.
MODES POUR 1859.

Bottes percées, dites à l’isthme de Suez.
Redingote à la bourse, collet à la baisse,

manches à la hausse.

Chapeau à la Jeune homme pauvre.